SPECTROSCOPIE RAMAN


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1)    Généralités – Principe :

 

Lorsque de la lumière traverse une substance contenant de fines particules en suspension, une partie de cette lumière est renvoyée latéralement ; c’est le phénomène de diffusion de la lumière. Ce phénomène se manifeste encore très faiblement dans le cas des substances parfaitement transparentes (diffusion par les molécules).

Faisons traverser la substance par un faisceau monochromatique. Si on analyse la lumière diffusée grâce à un système dispersif, on observe un spectre de raies appelé spectre Raman.

 

Les spectres Raman sont des spectres de lumière diffusée par les milieux transparents homogènes.

RAMAN1.gif               RAMAN2.gif

La raie centrale correspond à la lumière incidente monochromatique ν0.

νi = ν0 + Δνi                        ν-i = ν0 - Δνi

Les Δνi sont indépendants de ν0  et sont caractéristiques de la substance.

Les raies repérées par ν-1, ν-2, ….. ont une faible intensité.

Les raies repérées par ν1, ν2, ….. ont une intensité encore plus faible.

 

2)    Interprétation :

Soit E0 l’énergie d’une molécule au départ et hν0 l’énergie d’un photon qui la frappe : E0 + hν0 = E + hν.

En général au cours de cette interaction, la molécule acquiert de l’énergie ; E>E0 → ν< ν0 ; la molécule acquiert l’énergie h(ν0- ν). En revenant à l’état primitif, elle perd h(ν0- ν) ; elle émet la radiation ν0- ν<ν0 (puisque ν<ν0). C’est ce qui donne les raies ν-1, ν-2, ….. ν-i (<ν0) donc λ-i0 .

Il peut arriver aussi qu’elle cède de l’énergie au photon ; d’où par un raisonnement analogue, l’apparition de raies telles que ν1, ν2, ….νi (>ν0) donc λ-i0 ; mais c’est beaucoup plus rare ; en conséquence, la deuxième moitié du spectre a des intensités extrêmement faibles ; elle n’est pas utilisée.

On peut, par exemple irradier une substance avec du violet et on observe un spectre dans le reste du visible.

 

RAMAN3.gif                       RAMAN4.gif

3)    Intérêt des spectres Raman :

 

Les fréquences observées concernent les vibrations et les rotations des molécules, comme dans le cas de l’infrarouge. On en tirera les mêmes renseignements (fonctions, distances et angles dans les molécules). Les raies observées sont plus fines, plus précises qu’en IR.

Dans certains cas il n’y a pas de spectre IR ; c’est le cas des molécules diatomiques symétriques comme H2, O2, N2 ; par contre elles ont un spectre Raman.

Dans une molécule telle que l’éthène CH2=CH2, la vibration d’élongation de la double liaison est symétrique car les deux extrémités de la molécule sont identiques ; en IR on n’observera pas de bande d’absorption pour la vibration de valence de la double liaison et elle sera très faible dans les éthènes dont les carbones sont substitués par des groupes comparables. En Raman au contraire, cette vibration apparaît fortement et donne la preuve de la structure symétrique de l’éthylène. Pour illustrer cela, on donne ci –dessous les spectres IR et Raman du tétrachloroéthène :

TETRACHLOROETHENE.gif

IRTETRACHLOROETHENE.gif

 

RAMANTETRACHLOROETHENE.gif

 

Pour conclure, on dira qu’une molécule n’a pas une symétrie importante, si toutes ses bandes en IR se retrouvent en Raman.

 

Un inconvénient : le phénomène est faible, d’où la nécessité d’irradier de façon très intense et d’opérer dans le noir absolu avec une substance d’une grande pureté.