RADIOSONDES
POUR DETECTION D'UN CANCER *
Le cancer qui regroupe les maladies
caractérisées par une croissance cellulaire non régulée constitue la première
cause de décès dans les pays développés.
Dans
les pays en développement, c’est aussi une cause de mortalité très importante,
notamment parce que la détection et le traitement du cancer y sont beaucoup
moins efficaces. Selon l’OMS, le nombre de nouveaux cas de cancer devrait
augmenter d’environ 70 % dans le monde au cours des deux prochaines décennies.
Actuellement la détection et
l’évaluation des tumeurs cancéreuses se font surtout par imagerie moléculaire,
notamment par tomographie à émission de positrons (TEP) (voir annexe
1). La TEP nécessite l’utilisation de sondes émettrices de positrons
obtenues par radioétiquetage.
Le
radioétiquetage d’une molécule judicieusement conçue (appelée « précurseur »)
consiste à y introduire un radionucléide émetteur de positrons pour obtenir une
molécule à son tour émettrice de positrons (appelée « radiosonde »).
Schématiquement, on peut représenter le radioétiquetage comme suit :
L’injection
de ces radiosondes dans le système sanguin d’un patient entraîne leur
accumulation locale par fixation au niveau des récepteurs membranaires des
cellules tumorales. La TEP permet alors, grâce à la présence des radiosondes
fixées au niveau de la tumeur en grande quantité, d’imager certains processus
biologiques spécifiques à la maladie.
2) Une radiosonde au cuivre-64
Il s'agit d'une sonde radioétiquetée
au cuivre-64, qui est spécifique des tumeurs angiogéniques et métastatiques.
Le
schéma de préparation d’une radiosonde au cuivre-64 est représenté sur la
figure ci-dessous à partir du précurseur PPC-DOTA.
Ce
dernier est obtenu à partir du pentapeptide cyclique artificiel PPC et du
macrocycle DOTA en vue d’un radioétiquetage par complexation avec des ions 64Cu2+.
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Pentapeptide cyclique artificiel PPC |
Macrocycle DOTA |
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Précurseur PPC-DOTA |
[64Cu] Cu-PPC-DOTA |
Schéma
d'obtention d'une radiosonde au cuivre-64
Remarque :
Dans le libellé [64Cu] Cu-PPC-DOTA,
le crochet indique le marquage isotopique ; il faut bien remarquer que le
cuivre introduit l'est sous forme ionique Cu2+.
Ainsi, de plus en plus de
radiosondes sont conçues sur le modèle de PPC-DOTA radioétiqueté au cuivre-64, permettant
d’obtenir des outils pour imager spécifiquement certains processus biologiques,
notamment liés aux différents stades de l’évolution des tumeurs.
Cependant,
il est aussi utile d’avoir à disposition une radiosonde peu spécifique qui
permet d’imager à peu près n’importe quel type de cancer, à n’importe quel
stade d’évolution de la tumeur. Un exemple d’une telle radiosonde, très
fréquemment utilisée, est le 2-[18F] fluoro-2-désoxyglucose ([18F]FDG)
(le crochet indiquant le marquage isotopique). C’est un analogue du glucose qui
est donc principalement métabolisé par les cellules fortement consommatrices de
glucose, tel que les neurones, le foie, et... les cellules tumorales.
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[18F]FDG |
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Synthèse
historique du 2-[18F] fluoro-2-désoxyglucose
La première
synthèse de la radiosonde 2-[18F]fluoro-2-désoxyglucose, a été faite
en 1976 par fluoration électrophile du glucal triacétylé, selon le schéma
présenté ci-dessous
Tomographie à émission de positrons
a)
Définitions
*
Tomographie, du préfixe grec tomo qui indique une coupure (une
coupe) et du suffixe graphie du grec graphein "écrire" utilisé
dans le sens "qui donne une forme imprimée" ou "une image".
La tomographie est une technique radiologique permettant d'obtenir une image
d'un plan de coupe d'un organe.
*
Par émission de positrons
- Un positron (ou positon)
est un antiélectron (antiparticule de l'électron) de charge électrique (+1)
charge électrique élémentaire positive, de même masse et de même spin que
l'électron ; il est noté +10e ou β+ ou e+.
- Emission de positrons
Les positrons correspondent au
produit de désintégration de certains noyaux radioactifs artificiels (Fluor 18
; Brome 76 ; Iode 122 par exemple) ; on parle d'émission β+ ;
un proton du noyau est converti en neutron avec émission d'un positron et d'un
neutrino.
Lors d'une interaction entre un
photon de grande énergie et un noyau, il peut y avoir création d'une paire
électron – positron (e- - e+).
b)
Tomographie à émission de positrons (TEP ou PET en anglais)
- Principe L'émission de positrons par une substance
radioactive préalablement injectée dans un organisme est décelée par un capteur
externe, ce qui permet grâce à un ordinateur de reconstruire une image en coupe
d'un organe.
- Analyse du phénomène
Lorsqu'on injecte une substance radioactive de type β+ il y a
émission de positrons ; dès que ceux-ci rencontrent des électrons dans les
tissus (après quelques millimètres de course seulement), ils s'annihilent en 2
photons γ qui partent dans des directions diamétralement opposées. La
détection de ces photons permet de localiser le lieu de leur émission et de déterminer
la concentration du traceur en chaque point des organes.
c)
TEP-Scan (ou PET-Scan)
On peut associer un "scanner
X" à un TEP et fusionner les images
anatomiques issues du scanner et les images fonctionnelles réalisées à l'aide
du module TEP.
* Extrait du sujet
de chimie Agro-Véto de 2018