LES PRODUITS SOLAIRES
Jacques BARON
Plan de l'étude :
1) Intérêt
des produits solaires
2) Nature
des produits solaires
3) Protection
par un produit solaire
4) Efficacité
d'un produit solaire
Annexe 1 Action du rayonnement solaire sur la
peau
Annexe 2
Formules des filtres solaires
Annexe
3 Solvants
– Epaississants – Gélifiants
– Emulsionnants – Tensio-actifs
– Stabilisants – Stabilisateurs de
pH – Conservateurs – Propulseurs
d'aérosols – Corps gras – Hydratants
– Antioxydants pour la peau – Emollients
– Astringents – Adoucissants
– Rafraîchissants.
1) Intérêt des produits
solaires
L'exposition prolongée de la peau à un
rayonnement solaire intense, en général dans la recherche du bronzage, peut
engendrer des dommages pour celle-ci (annexe 1).
On est donc amené à la protéger par des
produits-écrans. Si toutefois la mise en œuvre de la protection a été
insuffisante on pourra ensuite essayer de faire disparaître ou d'atténuer les
effets d'une exposition exagérée.
De ce fait il existe des produits
"avant soleil" et des produits "après soleil" mais on peut
concevoir un mélange des deux.
2) Nature des produits
solaires
Ce sont des produits cosmétiques.
Par définition, un cosmétique protège
mais ne soigne pas. Il existe des produits pharmaceutiques comprenant des
substances actives pour protéger et pour remédier aux dégâts éventuels subis
par la peau.
La distinction n'est pas toujours facile
étant donné le souci d'avoir, avec les cosmétiques, une action bienfaisante
pour la peau.
Les produits solaires se présentent :
-
En émulsion, sous forme de crèmes ou de laits.
-
Sous forme de gel, état de la matière intermédiaire entre solide et liquide, la
consistance molle, élastique s'accompagnant d'un aspect translucide. La
structure consiste en un réseau de particules gonflées par un liquide.
-
En bâtonnet (stick)
-
En aérosol : mousse, spray.
-
En lotion, c'est-à-dire liquide.
Nous ferons une étude du produit le plus
courant : une crème solaire ; mais nous n'oublierons pas les composants
nécessaires aux autres formes.
3) Protection par un
produit solaire
La protection est assurée de deux
manières fondamentalement différentes,
· Absorption du rayonnement par des filtres chimiques ; ce sont des molécules dont le spectre d'absorption se situe dans l'ultraviolet (UV)
- Les rayons UV qui
transportent relativement beaucoup d'énergie, provoquent une modification de la
situation des électrons, particulièrement les électrons π, qui sont les
plus mobiles. Ces perturbations entraînent une absorption d'énergie.
- Les intervalles de longueur
d'ondes, appelés bandes d'absorption, observés dans l'UV, correspondent
donc à la présence, dans la molécule, de groupements non saturés :
Le spectre d'absorption du noyau benzénique présente trois bandes :
185 nm intense
204 nm moyenne
(épaulement de la précédente).
260 nm faible.
Les phénomènes de résonance entre des groupes insaturés modifient les
longueurs d'onde d'absorption.
La conjugaison déplace l'absorption vers les grandes longueurs d'ondes et
la rend plus intense.
Donnons un exemple très simple pour fixer les idées :
-
Formules des filtres solaires : Pour cette partie, qui est fondamentale, se
reporter à l'annexe 2.
·
Réflexion du rayonnement par des substances minérales :
TiO2, ZnO,
talc : silicate de magnésium Mg3[Si4O10](OH)2
kaolin : silicate d'aluminium Al2Si2O5(OH)4
on emploie aussi la bentonite, une argile de
formule plus complexe que le kaolin : (Al,Mg)8(Si4O10)4(OH)8,12H2O.
de préférence sous forme de nanoparticules (10-50 nm). Les particules
plus grosses s'incorporent moins bien et donnent un effet de blancheur visible.
4) Efficacité
d'un produit solaire :
4-1) Pour la recherche d'efficacité, notamment pour
filtrer à la fois les UV B et les UV A, on est amené à mélanger plusieurs
substances protectrices. Il faut qu'elles se conservent. D'autre part, il faut assurer
le contact et la pénétration au niveau de la peau. Il faut également faire le
nécessaire pour donner au produit du commerce la consistance souhaitée.
4-2) On conçoit donc que les substances fondamentalement
protectrices – qui peuvent être lipophiles ou hydrophiles- soient accompagnées
:
4-2-1) pour ce qui concerne le produit
- de solvants
- d'agents de contrôle de la
viscosité (épaississants, gélifiants, ….)
- d'émulsionnants, notamment
d'agents tensio-actifs
- de stabilisants, qui maintiennent
l'émulsion dans un état de phase homogène
- de régulateur de pH
- de conservateurs, garantissant
un emploi normal pendant une durée assez longue, c'est-à-dire interagissant
pour empêcher des réactions d'évolution possibles même très lentes et surtout
ayant un effet biocide (antibactérien, antifongique)
- de propulseurs, s'il s'agit
d'aérosol.
4-2-2) en ce qui concerne la peau
- de corps gras, facilitant
l'adhérence et la pénétration du produit.
- d'hydratants car l'exposition à
la chaleur entraîne une perte d'eau.
- d'antioxydants pour combattre la
destruction de certaines molécules de la peau, plus spécialement si elles sont
insaturées.
- d'émollients, donnant de la
souplesse à une peau maltraitée.
- d'astringents pour combattre les
exsudations.
- d'adoucissants, pour faire
disparaître l'irritation.
- de rafraîchissants : produits
volatils donnant, en s'évaporant, une sensation de fraîcheur mais aussi
molécules agissant sur les récepteurs thermiques de la peau ; les capteurs, en
présence de la molécule, deviennent actifs alors que la température est plus
élevée que la température ressentie.
On peut enfin ajouter des
parfums.
Il en résulte une
prodigieuse complexité de la formulation d'un produit solaire.
Ces adjuvants sont
généralement synthétiques, plus rarement naturels. Certains peuvent avoir
plusieurs fonctions ; par exemple émulsionnant, stabilisant et conservateur.
Les cires naturelles
d'abeilles et de carnauba (issue d'un palmier) ont été choisies pour leurs multiples
rôles bienfaisants.
Ainsi la cire d'abeille
est épaississante, émulsionnante, hydratante, antiseptique et filmogène.
Pour chaque catégorie
d'adjuvants énumérée ci-dessus, nous donnons les noms et les formules d'un
certain nombre de substances parmi les plus courantes.
Ces substances font
l'objet de l'annexe 3.
4-3) Indice de protection
En dehors de
considérations à prendre en compte :
- intensité du rayonnement
solaire
- durée d'exposition
- type de peau
- choix de la consistance
(crème, lotion, ..)
comment se mesure
l'efficacité d'un produit solaire ?
4-3-1) On désigne l'efficacité par IP :
indice de protection encore appelé FPS facteur de protection
solaire (SFP en anglais).
Par définition, l'indice
de protection est le rapport de la dose d'UV nécessaire pour obtenir un certain
érythème avec protection, à la dose d'UV nécessaire pour obtenir le même
érythème sans protection.
Pratiquement, avec une
source UV constante et application d'une quantité définie de produit sur une
surface donnée de peau, l'indice de protection est le rapport du temps
nécessaire pour obtenir un certain érythème avec protection au temps nécessaire
pour obtenir le même érythème sans protection.
On applique sur un carré
de 10 cm sur 10 de la peau du dos de sujets volontaires, le produit à raison de
2 mg par centimètre carré. Si une rougeur apparait par exemple au bout de 10
minutes sans et au bout de 3 heures avec, l'indice est 180/10 = 18 pratiquement
20.
La rougeur doit être
encore perceptible 24 heures après le test.
4-3-2) Valeurs : les IP vont de 10 à 50.
Signification : la
proportion d'UV qui pénètrent encore dans la peau est l'inverse de l'indice.
Exemple : avec un indice
20, il y a encore 1/20 = 5% d'UV qui pénètrent.
On ne peut obtenir 0%. La
protection totale n'existe pas et il est inutile de s'efforcer de créer des
produits d'indices supérieurs à 50.
Néanmoins des progrès ont
été accomplis.
On s'est longtemps occupé
de l'action des UV B, les plus incommodants (coups de soleil) négligeant les UV
A (effets à long terme). Des mesures plus détaillées, les UV B et les UV A
étudiés séparément, sur un filtre chimique donné permettent aujourd'hui
(directives européennes) d'obtenir des produits garantissant une protection
contre les UV A au moins égale au 1/3 de la protection contre les UV B.
Il ne s'agit pas de
mentionner des produits destinés à soigner des brûlures, qui relèvent du
domaine médical.
Mais en l'absence de
précautions ou malgré les précautions prises, il arrive que la peau soit rouge
et irritée.
On peut alors s'efforcer
de stopper ces effets :
- en favorisant la réhydratation
Sous l'effet de la
chaleur, la peau s'est effectivement déshydratée. On apporte un complément
d'acide hyaluronique, macromolécule qui absorbe l'eau en quantité
- en apportant des corps gras :
§
glycérides
§
céramides : les céramides
sont des sphingolipides dont le rôle est particulièrement important dans les
parois des cellules. Ces molécules résultent de l'action d'un alcool, la
sphingosine, sur un acide gras au niveau du groupement amine de la sphingosine
Céramide :
Les acides gras R-COOH
sont à nombre pair de carbones de 16 à 24 ; ils sont saturés ou mono-insaturés.
- En faisant intervenir le tocophérol (vitamine E) qui
est un antioxydant des corps gras insaturés. Il comporte le noyau chromane
α-tocophérol
Noyau chromane
- Il faut évidemment prévoir d'accompagner ces molécules
réparatrices de nombreux adjuvants comme dans le cas des produits "avant
soleil".
Annexe 1 Action du rayonnement solaire sur la peau
1) Vue d'ensemble
Les rayons ultraviolets (UV) et
infrarouges (IR) pénètrent dans la peau.
Les UV de longueur d'onde λ <280
nm sont arrêtés par la couche d'ozone de l'atmosphère.
Les UV 280< λ <400 nm
provoquent le brunissement de l'épiderme (bronzage), surtout les UV 280<
λ <320 nm appelés UV B.
Mais,
·
les UV B bien qu'ils ne
dépassent pas l'épiderme engendrent rougeur puis brûlure ; le coup de soleil
(érythème actinique) est une brûlure au premier degré au moins.
·
les UV A (320<
λ <400 nm) pénètrent dans le derme et peuvent induire d'autres
altérations de la peau, appréciables surtout à long terme :
- perte d'élasticité, rides ; des protéines (élastine,
collagène) du tissu conjonctif sont plus ou moins détruites.
- apparition d'un cancer de la peau, du à la destruction
d'ADN.
Les IR, après avoir traversé épiderme et
derme, peuvent atteindre des couches plus profondes. Ils apportent surtout de
la chaleur que la peau s'efforce d'éliminer en activant la circulation (rougeur
d'origine sanguine).
2-1)
Le bronzage
2-1-1)
Normalement la peau est protégée des UV par les mélanines.
Les mélanines sont des pigments qui
résultent de la polymérisation de molécules, elles-mêmes issues principalement
de la tyrosine mais aussi de la cystéine.
La tyrosine, après diverses réactions
d'oxydoréduction, se polymérise, donnant une "mosaïque" qui comporte
de très nombreuses doubles liaisons, cette substance est nommée eumélanine
Cette
mélanine absorbe pratiquement toutes les longueurs d'ondes ; on comprend que sa
teinte aille du brun foncé au noir (selon le degré de polymérisation).
Chez
les sujets à peau claire, la polymérisation met en jeu la tyrosine mais aussi
de la cystéine
Il en résulte
un produit allant du jaune à l’orange, la phéomélanine, qui ne protège
pas du soleil. Le sujet est blond ou roux car les mélanines se retrouvent dans
les cheveux.
2-1-2)
Mais il existe plusieurs types de peau
·
peau blanche,
"laiteuse", prenant facilement des coups de soleil
·
peau claire ; sujet
souvent blond
·
peau assez claire mais
bronzant facilement ; coup de soleil par exposition trop prolongée
·
peau brune, mate,
bronzant facilement, ne prenant pratiquement jamais de coup de soleil
·
peau noire : Africains
L'aspect de la peau dépend de la quantité
et de la nature de la mélanine. Une peau brune contient une quantité
appréciable d'eumélanine. La peau claire d'un sujet blond contient plutôt de la
phéomélanine.
2-1-3)
Le soleil provoque la formation de mélanine. Il stimule les réactions de
passage de la tyrosine et de la cystéine aux mélanines. Le bronzage traduit une
réaction de la peau à un excès de rayonnement ; elle cherche à se protéger par
cet écran.
Mais si celui-ci est insuffisant, il faut
appliquer sur la peau un écran supplémentaire : une couche de produit solaire.
2-2)
Le coup de soleil
C'est une véritable brûlure, le plus
souvent au premier degré. Après avoir observé rougeur et sensibilité exacerbée, il se forme des vésicules remplies
de liquide. Dès que la paroi des cellules est atteinte, elles meurent. Plus
tard, il y a desquamation (La peau "pèle").
3) Action
destructrice des UV A
Les UV A provoquent l'apparition et
l'activation de radicaux libres dans les cellules du derme.
Un exemple simple :
- Ces radicaux libres peuvent détruire
l'élastine, formée d'holoprotéines donnant un tissu de soutien élastique, d'où
la perte d'élasticité de la peau.
- Ces radicaux libres peuvent détruire le
collagène, formé de protéines associées à des restes glucidiques donnant la
substance intercellulaire des tissus conjonctifs, ici le derme.
- Ces radicaux libres peuvent attaquer
l'ADN et causer ainsi de graves désordres, notamment une multiplication
anarchique des cellules aboutissant à un cancer.
Il existe un mécanisme
d'auto-régénération de l'ADN mais suite à une exposition exagérée, il peut se
révéler insuffisant.
Annexe 2 Formules des filtres solaires
Le conditionnement assuré, les filtres
solaires doivent satisfaire trois conditions :
-
ne pas se décomposer à la lumière (photostabilité)
-
avoir une bande d'absorption UV la plus large possible avec un coefficient
d'absorption suffisant
-
ne pas provoquer d'allergies
1)
Les premiers filtres ont été des cinnamates
Ce produit par exemple (le
4-méthoxycinnamate de 2-éthylhexyle) n'absorbe que les UV B et peut-être
allergisant pour certains sujets. En outre, il n'est pas vraiment photostable.
Les salicylates ne présentent pas ces
deux derniers inconvénients mais ils ne filtrent que les UV B :
Exemple : le salicylate de
2-éthylhexyle
2)
Il est naturel de se tourner vers des composés à fonction cétone. Ont été mis
en œuvre de très nombreux dérivés de la benzophénone C6H5-CO-C6H5.
En repérant les sommets des noyaux
benzène
on trouve, entre autres, les composés :
- 2,4- dihydroxy
- 4,4'- dihydroxy
- 2,2',4,4'-tétrahydroxy
- 2-hydroxy-4-méthoxy (oxybenzone)
- 2,2'-dihydroxy-4-méthoxy (dioxybenzone)
ou encore, l'Uvinul A+
®:
Quelques uns ne couvrent pas complètement
la bande UV B- UV A et certains peuvent être allergisants.
3)
Des produits sont élaborés en mettant en jeu la fonction cétone du camphre :
Le Parsol 5000 ®
La fonction cétone est en conjugaison
avec un noyau benzène par l'intermédiaire d'une double liaison éthylénique.
Le Parsol 5000 ne filtre que les UV B.
Par contre, en compliquant cette
structure, on filtre les UVA ; il s'agit du Mexoryl SX ®
4)
On met également en jeu des structures hétérocycliques azotées qui absorbent à
la fois les UV B et les UV A :
-
Triazole
et en associant des groupements siloxane,
le Mexoryl XL
-
Triazine
5)
Des recherches se sont orientées vers des produits contenant du silicium sous
forme de silicones
L'efficacité est due au fait que R-
peut-être :
pour le polysiloxane-15 ou parsol SLX
ou encore
pour cet autre produit.
6)
En essayant de faire jouer les propriétés des doubles liaisons éthyléniques, de
la fonction cétone (du camphre notamment) et de la structure triazinique, on
peut synthétiser des molécules telles que
Annexe 3 Solvants – Epaississants – Gélifiants – Emulsionnants – Tensio-actifs
– Stabilisants – Stabilisateurs de
pH – Conservateurs – Propulseurs
d'aérosols – Corps gras – Hydratants
– Antioxydants pour la peau – Emollients
– Astringents – Adoucissants
– Rafraîchissants.
1)
Solvants :
-
Glycérine (glycérol)
-
Butylèneglycol (butane-2,3-diol)
-
2- Octyldodécanol
-
Alcool benzylique
-
Benzoate de benzyle
-
Huile de paraffine : mélange d'alcanes de C8 à C18
2)
Epaississants – Gélifiants
Exemple :
R- étant CH3-,
C2H5-, …
Exemple : Hydroxyéthylcellulose
- Carbomer (polymèresd'acide
acrylique)
- Acide polyacrylique réticulé (par des polyols)
Exemple
avec
on obtient
A base de
galactomannane.
Extraite des graines
d'une légumineuse herbacée appelée guar, originaire du Pakistan.
C'est l'additif
alimentaire E412.
Le xanthane est constitué comme on peut le voir :
·
d'une longue chaîne de
β-D-glucose
·
de chaînes latérales
greffées tous les deux glucoses
La chaîne latérale comprend :
mannose (acétylé)
acide glucuronique (ester méthylique)
mannose (lié à une molécule d'acide pyruvique)
Le xanthane est obtenu
par fermentation de divers glucides.
3) Emulsionnants – Tensio-actifs
- Lécithines :
Ce sont des
glycérophosphoaminolipides
R1-COOH et R2-COOH
étant des acides gras
étant la choline.
- Beheneth-10 :
A base de
polyoxyéthylène (Docosanol ou alcool béhénique, polyéthoxylé)
- Polysorbates :
A base d'acides gras et
d'oxyde d'éthylène avec une structure plus compliquée.
structure d'un
polysorbate (x+y+z+w = 20) où l'acide
gras est l'acide stéarique.
- Acide caprylique :
- Acide caprique :
- Acide laurique :
- Laurethsulfate :
(Lauryl éther sulfate) p =4,7,9, ….
-
Cétéareths :
n = 15,17 p : très nombreuses valeurs
- Cocamides :
Le plus souvent n = 10
(amide de l'acide laurique) et N substitué
Exemple :
Cocamide diéthanolamine
4) Stabilisants
- Polyacryloyldiméthyl taurate d'ammonium
polymère de :
dérivé de la taurine :
- Hydroxyéthylcellulose
- β-sitostérol
Stérol végétal présent
dans les céréales, les graines de citrouille, ….
- Les cires sont aussi de bons stabilisants :
- Acide citrique
- Acide lactique
CH3-CHOH-COOH
- Lactate d'ammonium
CH3-CHOH-COO- NH4+
-
Triéthanolamine
6) Conservateurs
(antibactériens, antifongiques)
- Parabènes (p.hydroxybenzoates d'alkyle)
R pouvant être méthyle,
propyle, éthyle, butyle.
- Salicylates
R étant CH3-
("homosalate")
ou
2-éthylpentyle
- Phénoxyéthanol
- Chlorhexidine
- Méthylisothiazolinone
Les composés fluorés
des hydrocarbures réunissaient un ensemble de qualités intéressantes (inertie
chimique, ininflammabilité, …) mais ils ont été abandonnés parce qu'ils
détruisent la couche d'ozone de l'atmosphère.
On peut utiliser, sous
pression, l'azote, le butane, le propane, le protoxyde d'azote, ….
8) Corps gras
On peut considérer que,
de C6 à C20, tous les acides gras et tous les alcools
gras correspondants sont mis en jeu, sous forme de glycérides ou d'esters plus
simples, notamment les cérides (cires). Il s'agit très souvent de produits
naturels et de mélanges mais pas seulement. Quelques produits, non lipidiques
au sens strict, sont considérés comme gras à cause de leur consistance.
Nous citerons les
exemples les plus marquants.
La plupart des
formules, très connues, ne sont pas reproduites mais le nombre de carbones
accompagnant le nom peut aider à lever un doute.
8-1) Huiles
·
animales : squalène,
triterpène linéaire (C30H50), tiré de l'huile de foie de
requin – Existe dans le sébum.
·
végétales :
huiles de graines :
amande douce, ricin, noix de coco, pépins de raisins ….
huile de pulpe de fruit
: huile d'olive, huile de palme
·
minérales
huile de paraffine :
mélange d'alcanes de C8 à C18.
8-2) Beurres
Beurre de cacao,
beurre de karité.
Le karité est un arbre
présent dans de nombreux pays d'Afrique ; le beurre est issu des amandes de ses
fruits.
8-3) Cires : Esters d'acides gras et
d'alcools gras (longues chaînes)
·
animales
Cire d'abeille : le constituant principal est le palmitate de myricyle (
C16 pour l'acide et C30 pour l'alcool)
Blanc de baleine : le constituant principal est le palmitate de cétyle (C16
pour l'acide et C16 pour l'alcool) abandonné depuis que la chasse à
la baleine est interdite.
Lanoline : la lanoline est une graisse extraite
de la laine de mouton ; elle contient de nombreux esters d'acides gras et
d'alcools gras ou de stérols. Citons en particulier :
- l'acide cérotique (C26)
- l'alcool cérylique (C26)
- le lanostérol,
molécule voisine du cholestérol
La lanoline possède de nombreuses fonctions bienfaisantes pour la peau
(adoucissant, émollient, maintien de l'hydratation, …) et elle forme des
émulsions très stables grâce à ses stérols.
·
Végétales
Cire de carnauba (palmier)
Cire de riz (enveloppes de graines)
8-4) Acides gras
Les acides gras usuels, les acides
capryliques (C8) et capriques (C10) étant souvent cités.
8-5) Alcools gras
Alcool cétylique (C16)
Alcool
cétéarylique : mélange d'alcools cétylique (C16) et stéarylique
(C18).
8-6) Esters : très nombreux, à longues
chaînes
Ils peuvent être dans la nature,
peu abondants et donner lieu à des synthèses.
Oléate de décyle
Ricinoléate de cétyle (l'acide
ricinoléique est le 12-hydroxyoctadéc-9(cis)-ènoïque)
Stéarate de cétéaryle
2-éthylhexanoate de cétéaryle
Sébaçate de diéthylhexyle (l'acide
sébacique est l'acide décanedioïque, en chaîne non ramifiée).
Propionate d'arachidyle (C20)
9) Hydratants
- Propylène glycol (propane-1,2-diol) CH3-CHOH-CH2OH
- Butylène glycol (butane-2,3-
diol) CH3-CHOH-CHOH-CH3
- PEG (polyethylene
glycols)
Si n = 4 PEG4 si n
= 12 PEG12
- Ethoxydiglycol CH3-CH2-O-CH2-CH2-O-CH2-CH2OH
avec x+y+z = 26
- Acide hyaluronique
- Sodium PCA = pyroglutamate de
sodium = pyrolidone carboxylate de sodium
extrait d'Aloe barbadensis (un aloès)
10) Antioxydants pour la peau
:
- Acide ascorbique (vitamine C)
- Ascorbate d'allantoïne :
L'allantoïne a pour formule
- Gallate de propyle
- BHA ou
butylhydroxyanisole un mélange de 2-tertiobutylanisole et de
3-tertiobutylanisole
- BHT ou hydroxytoluène butylé
- Tocophérol (vitamine E)
α-tocophérol
- Hespéridine méthylchalcone
- Lactates d'alkyle
Pratiquement R est en C12 ou C14
C'est-à-dire R-OH alcool laurique ou myristique
L'alcool arachidylique étant en C20.
12) Astringents
- Lactate d'aluminium (CH3-CHOH-COO)3 Al
- Alcloxa (dérivé de l'allantoïne contenant de
l'aluminium)
13) Adoucissants
Huile d'amande douce
Isethionate de cocoyle et de sodium
14) Rafraîchissant
Remarquer que c'est un dérivé du menthol.