LES ANTIDIABETIQUES.
Gérard GOMEZ
Plan de
l'étude :
2-1) L'insuline
2-2) Le
glucagon
3) Les diabètes
4-1) Les
biguanides
4-2) Les
glitazones ou thiazolidinediones
4-3) Les
sulfamides hypoglycémiants (ou sulfonylurées)
4-4) Les
méglitinides ou glinides
4-5) Les inhibiteurs
des α-glucosidases
4-6) Les
analogues aux gluco-incrétines
4-7) Les
gliptines
Le glucose du grec glykos "doux"
(annexe 1) est un glucide simple à 6 atomes de carbone,
découvert en 1792 par J.T. Lowitz dans le raisin.
Il est
rare de le rencontrer à l'état libre, mis à part dans le raisin et dans le
miel.
Il provient
le plus souvent de l'hydrolyse de l'amidon (annexe 3)
avec le maltose comme intermédiaire (annexe 2).
L'amidon
est la principale réserve glucidique dans le monde végétal.
Il peut
provenir aussi de l'hydrolyse de diholosides contenus dans les aliments, comme
le lactose (annexe 8) et surtout le saccharose (sucre
ordinaire) (annexe 7).
Le
glucose peut aussi résulter dans le foie de la transformation des acides gras
venant des lipides ou des acides aminés venant des protéines ; c'est la
néoglucogenèse.
Dans le
foie mais aussi dans les muscles, le glucose devient du glycogène (annexe 5), un enchaînement d'unités glucose de structure
semblable à celle de l'amylopectine présente dans l'amidon (annexe
3).
Lorsque
les cellules ont besoin d'énergie (efforts, froid, stress …) le foie libère du
glucose dans le sang à partir du glycogène ; c'est la glycogénolyse et, sous
l'effet d'enzymes, le glucose est dégradé et conduit à l'adénosine triphosphate
ou A.T.P (annexe 4) que les cellules de l'organisme
utilisent comme source d'énergie.
On appelle glycémie, la
concentration du glucose dans le plasma sanguin. La valeur normale de la
glycémie correspond à un intervalle cible, à jeun, se situant entre 0,7 à 1,10
g/L. La glycémie est régulée par deux hormones issues du pancréas : l'insuline et
le glucagon.
Remarque :
La
glycémie donne une indication de la concentration du glucose dans le plasma
sanguin à l'instant de la prise de sang.
Il
existe une autre façon d'observer sur une période plus longue (environ 2 à 3
mois) l'équilibre glycémique ; grâce à l'hémoglobine glyquée (ou HbA1c).
En
effet, la partie protéinique de l'hémoglobine (plus précisément les fonctions
aminées de la globine) se lie au glucose et ceci d'autant plus qu'il y a plus
de glucose dans le sang. La durée de vie moyenne des globules rouges étant de 2
à 3 mois, on peut savoir ce qui s'est passé dans ce laps de temps, concernant
le glucose, en évaluant la quantité
fixée sur l'hémoglobine au moment de la prise de sang ; elle est exprimée en
pourcentage, l'intervalle de référence
étant compris entre 4,0 et 6,0 %.
C'est
une hormone peptidique hypoglycémiante, produite par les cellules β des
îlots de Langerhans, un amas de cellules endocrines du pancréas.
Une
hormone est une molécule synthétisée par un organisme et qui, à très faible
concentration, va avoir une action sur les cellules de certains tissus de cet
organisme, généralement différents de ceux dans lesquels cette molécule a été
produite.
L’insuline humaine
est composée de 51 aminoacides qui sont répartis sur deux chaînes. La
chaîne A en contient 21, la chaîne B 30. Il y a aussi 3 liaisons disulfidiques.
Avec des ions du zinc l’insuline forme des complexes hexamères, mais c’est le
monomère qui possède l’activité biologique, il a un temps de demi-vie de 5
minutes.
Son
rôle est de maintenir l'équilibre du taux de glucose dans le sang en le
diminuant. Pour cela, l'insuline se fixe sur presque toutes les cellules de
l'organisme à l'exception de certaines comme les cellules nerveuses. Elle
provoque la consommation du glucose par les cellules au niveau des tissus
musculaires (par formation de glycogène) et adipeux (par formation de lipides)
; au niveau du foie elle stimule aussi la formation de glycogène.
L'insuline
est fortement sécrétée après les repas et de moins en moins lorsqu'on s'éloigne
de ceux-ci.
La
synthèse totale des deux chaînes de l'insuline a été réalisée en 1964 par
Robert Bruce Merrifield par un procédé permettant les synthèses des polypeptides sur
matrice solide.
2-2) Le
glucagon :
C'est
aussi une hormone peptidique, mais hyperglycémiante, produite par les cellules
α des îlots de Langerhans du pancréas.
Elle
est composée de 29 aminoacides organisés suivant la séquence suivante :
Le
glucagon agit essentiellement au niveau du foie car les adipocytes et les
cellules des tissus musculaires n'ont pas de récepteurs à glucagon.
Il est
émis pour rétablir la glycémie vers 1g/L lorsque celle-ci est en baisse en
stimulant la transformation du glycogène en glucose.
2-3) En résumé :
Lorsque
la régulation du glucose est défaillante, et que la glycémie est élevée, on dit
que l'on a du diabète.
Il
existe deux formes principales de cette maladie :
- Diabète de type 1
Chez
certaines personnes, des lymphocytes T se mettent à reconnaître les cellules
β des îlots de Langerhans du pancréas comme s'il s'agissait d'agents
infectieux et les détruisent ; c'est ce que l'on appelle une réaction
auto-immune.
Souvent
on ne repère malheureusement la maladie que quand 80% des cellules ont été
détruites c'est-à-dire plusieurs mois voire plusieurs années après le début de
la maladie.
La
conséquence de la destruction des cellules du pancréas est l'arrêt de la
production d'insuline, ce qui se traduit par une dérégulation de la glycémie
avec des moments d'hyperglycémie marquée au moment des repas et d'hypoglycémie
entre ceux-ci.
Ce sont
des symptômes d'hypoglycémie, sueurs, tremblements, maux de tête, associés à
une importante perte de poids malgré un bon appétit, ainsi qu'à d'autres signes
plus discrets, soif anormale, mictions fréquentes et fatigue générale intense
qui permettent en général de soupçonner cette maladie.
Ce
diabète est qualifié d'insulinodépendant (DID).
L'insulinothérapie
est le traitement de référence ; des injections sous-cutanées d'insuline,
plusieurs fois par jour sont nécessaires pour compenser le manque de production
endogène.
Des
analogues d'insuline humaine (insulines génétiquement modifiées) ont été mises
au point et améliorent considérablement les traitements ; certaines à action
rapide (action immédiate et de courte durée pour les périodes de prise
alimentaire) d'autres à action ultra lentes assurent la présence permanente
d'insuline dans le sang tout au long de la journée comme chez un individu non
diabétique.
- Diabète de type 2
Il est
dit non insulinodépendant (DNID) ou encore diabète insulinorésistant.
Les
récepteurs à insuline des tissus deviennent de moins en moins sensibles et le
glucose ne pénètre plus correctement dans les cellules qui de ce fait n'ont
plus assez d'énergie ; le glucose non consommé s'accumule dans le plasma et la
glycémie augmente. Tout cela incite le pancréas à produire davantage
d'insuline. Les cellules du pancréas s'épuisent ….Un diabète de type 2
apparaît.
C'est
une maladie complexe qui ne concerne pas seulement le métabolisme glucidique,
mais aussi le métabolisme lipidique.
85% des
diabètes diagnostiqués sont des diabètes de type 2.
Souvent
il y a des prédispositions génétiques, mais qui à elles seules ne permettent
pas d'expliquer la survenue d'un DNID ; l'âge (ils interviennent pour la
plupart après 50 ans) et les conditions de vie (sédentarité,
hypercholestérolémie, surpoids et obésité ou hypertension) y sont souvent
associés.
Les
traitements commencent toujours par l'adoption d'une bonne hygiène de vie
(activité physique, alimentation équilibrée et perte de poids si nécessaire).Il
s'y ajoute parfois un traitement par antidiabétiques oraux. Une
insulinothérapie s'avère parfois encore, nécessaire.
4)
Les antidiabétiques oraux :
Il en
existe de plusieurs types, chaque type ayant un mode d'action qui lui est
propre.
On peut
citer les biguanides, les glitazones, les sulfamides hypoglycémiants, les
glinides, les inhibiteurs des α-glucosidases, les analogues aux incrétines
et les gliptines.
Ils sont
dérivés de la guanidine
Le
biguanide
correspond
à deux molécules de guanidine ayant un atome d'azote en commun (soudées par un
azote).
Les
biguanides sont des dérivés du biguanide.
Ces
molécules favorisent l'action de l'insuline en agissant sur la résistance des cellules
à celle-ci ; dans le foie et les muscles elles augmentent la sensibilité des
cellules à l'insuline ; ce ne sont pas des agents hypoglycémiques, mais plutôt
des agents antihyperglycémiques.
ou N,N-diméthylbiguanide ou Imidodicarbonimidiquediamide
(N,N-diméthyl) C4H11N5 Masse
molaire
: 129,1636
g.mol-1 Fusion : 219°C N°
CAS
: 657-24-9 |
Cette
molécule est présente et peut être extraite de Galega officinalis (faux indigo ou Sainfoin d'Espagne ou rue de
chèvre) une plante utilisée dès le Moyen-Âge. |
C'est
la molécule active du médicament glucophage ® pour traiter le diabète non
insulino dépendant. Elle agit en inhibant la production de glucose dans le foie
; elle agit directement sur les mitochondries des cellules, dont le rôle est
de fournir les cellules en énergie. Pour
produire du glucose, le foie a besoin de beaucoup d'énergie. La metformine en
diminuant légèrement l'activité des mitochondries dans le foie, inhibe
considérablement la production de glucose. En
outre à côté de cette action immédiate, elle présenterait une action à long
terme qui serait de protéger le foie contre la stéatose à savoir
l'accumulation des lipides dans les tissus, les organes (pathologie associée
au diabète) en mettant en jeu l'enzyme AMPKinase (AMPK) qui est un régulateur
du métabolisme. (d'après
Marc Foretz chercheur au département endocrinologie métabolisme et cancer de
l'Institut Cochin, unité CNRS, INSERM/Université Paris Descartes : M.
Foretz et al. The journal of Clinical Investigation vol.120 1er
juillet 2010). |
Phenformine Chlorhydrate C10H16ClN5 Aspect : Cristaux Masse
molaire
: 241,721
g.mol-1 Fusion : 177,3°C Solubilité : Soluble
dans l'eau N°
CAS
: 834-28-6 |
|
Son
action est similaire à celle de la metformine.
Cependant on le considère généralement responsable d'acidose lactique souvent
fatale. De ce fait il n'est plus utilisé comme médicament pour traiter le
diabète non insulino dépendant. |
C6H15N5 Aspect : Poudre
jaune clair Masse
molaire
: 157,22
g.mol-1 Fusion : 175°C Solubilité : Soluble
dans l'eau N°
CAS
: 692-13-7 |
|
Son
action est similaire à celle de la metformine.
Cependant on le considère généralement responsable d'acidose lactique souvent
fatale. De ce fait il n'est plus utilisé comme médicament pour traiter le
diabète non insulino dépendant. |
Benfosformine (sel de sodium) C9H13N5NaO3P Masse
molaire
: 293,1950
g.mol-1 N°
CAS
: 51287-66-2 |
|
Biguanide
phosphorylé. Possède
des propriétés comparables à celles de la metformine, mais on le considère
généralement responsable d'acidose lactique grave. De ce fait il n'est pas utilisé
comme médicament pour traiter le diabète non insulino dépendant. |
4-2) Les
glitazones ou thiazolidinediones :
Ces
molécules activent des récepteurs nucléaires (les PPAR γ ou Peroxysomes
Proliferator Activated Receptors) et diminuent ainsi la résistance tissulaire à
l'insuline. Ils sont souvent associés à la metformine ou à un sulfamide
hypoglycémiant.
Pioglitazone C19H20N2O3S Aspect : Solide Masse
molaire
: 356,44
g.mol-1 Fusion : 184°C Solubilité : Dans
l'eau (<1g/L à 25°C), dans le DMSO (15g/L à 25°C), dans le DMF (2,5g/L à
25°C). Densité : 1,26 Indice
de réfraction
: 1,61
(Raie D du sodium, 20°C). N°
CAS
: 111025-46-8 |
|
Principe
actif d'un médicament commercialisé sous le nom Actos ®. Médicament
retiré du marché en 2011 en France à cause d'effets secondaires importants
(cancers de la vessie). |
Rosiglitazone C18H19N3O3S Aspect : Solide Masse
molaire
: 357,43
g.mol-1 Fusion : 154°C Solubilité : Dans
l'eau (<1g/L à 25°C), dans le DMSO (72g/L à 25°C), dans le DMF (25g/L à
25°C). Densité : 1,32 Indice
de réfraction
: 1,64
(Raie D du sodium, 20°C). N°
CAS
: 122320-73-4 |
|
Principe
actif d'un médicament commercialisé sous le nom Avandia ®. Médicament
retiré du marché en 2010 en France à cause d'effets secondaires importants
(risques cardiovasculaires). |
C24H27NO5S Aspect : Solide Masse
molaire
: 441,54
g.mol-1 Fusion : 185°C Solubilité : Dans
l'eau (0,1g/L à 25°C), dans le DMSO (>25g/L à 25°C), dans le DMF (30g/L à
25°C). Densité : 1,27 Indice
de réfraction
: 1,61(Raie
D du sodium, 20°C). N°
CAS
: 97322-87-7 |
|
Principe
actif d'un médicament commercialisé sous le nom Résuline ®. Médicament
retiré du marché en 2000 à cause d'effets secondaires importants
(hépatotoxicité). |
4-3) Les
sulfamides hypoglycémiants (ou sulfonylurées):
Ils
diminuent la glycémie en stimulant la sécrétion insulinique endogène par
fermeture des canaux potassiques KATP des cellules β des îlots de
Langerhans du pancréas, essentiellement quand la glycémie s'élève.
De ce fait,
ils ne présentent aucun intérêt pour traiter le diabète de type 1 ou
insulinodépendant (DID), puisque dans ce cas les cellules β ont été
détruites.
Ils
présentent deux effets secondaires notables :
- Une
prise de poids (légère, 2 à 3 kg)
- Un
risque hypoglycémique, surtout chez les personnes âgées, les malades dénutris
et les insuffisants rénaux, et cela pour tous les sulfamides hypoglycémiants
sans exception.
C11H17N3O3S Aspect : Cristaux Masse
molaire
: 271,336
g.mol-1 Fusion : 144,5°C Solubilité : Soluble
dans l'eau (535 mg/L à 37°C ; pH 5 à 8). N°
CAS
: 339-43-5 |
|
Le
premier antidiabétique oral synthétisé. Ce
sulfamide est dit de première génération. Il
est le principe actif du médicament Glucidoral ® retiré de la vente depuis
2012. |
C12H18N2O3S Aspect : Poudre
blanche ou cristaux orthorombiques. Masse
molaire
: 270,347
g.mol-1 Fusion : 128,5°C Densité : 1,245
(à 25°C) Solubilité : Soluble
dans l'éthanol, le chloroforme l'éther ; légèrement soluble dans l'eau. N°
CAS
: 64-77-7 |
|
Sulfamide
de première génération à propriétés comparables à celles du carbutamide. Rarement
utilisé de nos jours. |
C10H13ClN2O3S Aspect : Cristaux.
Masse
molaire
: 276,739
g.mol-1 Fusion : 128°C Solubilité : Soluble
dans l'éthanol ; légèrement soluble dans le chloroforme et l'éther. N°
CAS
: 94-20-2 |
|
Sulfamide
de première génération à propriétés comparables à celles du carbutamide. N'est
plus utilisé de nos jours comme médicament. |
ou Glyburide C23H28ClN3O5S Aspect : Poudre
blanche cristallisée. Masse
molaire
: 494,05
g.mol-1 Fusion : 174°C Densité : 1,36
(à 25°C) Solubilité : Soluble
dans des solutions diluées de bases alcalines ; légèrement soluble dans
l'éthanol et le méthanol. N°
CAS
: 10238-21-8 |
|
Sulfamide
de deuxième génération ; principe actif du médicament Daonil ®. |
C18H26N2O4S Masse
molaire
: 366,48
g.mol-1 N°
CAS
: 26944-48-9 |
|
Sulfamide
de deuxième génération ; principe actif du médicament Glutril ®. |
C15H21N3O3S Masse
molaire
: 323,411
g.mol-1 N°
CAS
: 21187-98-4 |
|
Sulfamide
de deuxième génération ; il a été le principe actif du médicament Glydium ®
qui n'est plus commercialisé. |
C21H27N5O4 Aspect : Cristaux
(système triclinique) Masse
molaire
: 413,4702
g.mol-1 N°
CAS
: 29094-61-9 |
|
Sulfamide
de deuxième génération ; substance active d'un médicament appelé Minidiab ®
ou Ozidia ®. |
C24H34N4O5S Masse
molaire
: 490,617
g.mol-1 N°
CAS
: 93479-97-1 |
|
Sulfamide
considéré comme de troisième génération ; substance active d'un médicament
appelé Amarel ®. |
C14H21N3O3S Aspect : Cristaux Fusion : 172°C Masse
molaire
: 311,400
g.mol-1 N°
CAS
: 1156-19-0 |
|
Substance
active d'un médicament appelé Tolinase ®. |
C27H33N3O6S Aspect : Solide Masse
molaire
: 527,634
g.mol-1 Fusion
: 179°C Densité
: 1,3 Indice
de réfraction
: 1,62
(Raie D du sodium, 20°C) Solubilité : DMSO
: 105g/L Eau :
<1g/L à 25°C Ethanol
: 6g/L à 25°C N°
CAS
: 33342-05-1 |
|
Substance
active d'un médicament commercialisé sous le nom Glurenorm ® au Royaume Uni. |
4-4) Les
méglitinides ou glinides
Ils
agissent, comme les sulfamides hypoglycémiants, en forçant les cellules β
du pancréas à sécréter de l'insuline ; on les appelle des insulinosécréteurs.
Leur
mode d'action est pratiquement le même que celui des sulfamides hypoglycémiants
(fermeture des canaux potassiques KATP des cellules β des îlots de
Langerhans du pancréas) ; une petite différence, ils agissent même si la
glycémie n'augmentent pas ; il convient donc de ne pas sauter un repas si l'on
a pris le remède, afin d'éviter l'hypoglycémie.
C27H36N2O4 Aspect : Solide
cristallisé Fusion : 127,0°C Masse
molaire
: 452,59
g.mol-1 Densité : 1,1 Indice
de réfraction : 1,57 (Raie
D du sodium, 20°C) Solubilité : DMSO
: 91g/L à 25°C Eau :
<1g/L à 25°C Ethanol
: 91g/L à 25°C N°
CAS
: 135062-02-1 |
|
La
seule molécule du type glinide à être commercialisée comme médicament en
France sous le nom Novonorm ®. |
C19H27NO3 Aspect : Solide Masse
molaire
: 317,43
g.mol-1 N°
CAS
: 105816-04-4 |
|
Principe
actif d'un médicament commercialisé sous le nom Starlix ® ; n'est pas
autorisé en France. |
4-5) Les
inhibiteurs des α-glucosidases :
Les
α-glucosidases sont des enzymes entériques (saccharase, lactase, maltase)
qui transforment les disaccharides (saccharose, lactose, maltose) en
monosaccharides qui sont les seuls à franchir la barrière intestinale (intestin
grêle) et à passer dans la circulation sanguine ; les disaccharides résultant
eux-mêmes de la transformation par l'amylase salivaire et pancréatique des
glucides absorbés (amidon par exemple).
Les
inhibiteurs des α-glucosidases neutralisent donc ces enzymes et les
disaccharides ne pouvant être transformés et passer dans le sang, continuent
leur chemin et sont éliminés dans les selles ou bien subissent dans le colon
une fermentation bactérienne qui les transforme en acide propanoïque ou acide
butyrique ou lactique … avec production de CO2.
On voit
donc que l'action de ces inhibiteurs permet d'abaisser la glycémie au moment de
la digestion c'est-à-dire juste après la prise alimentaire (période
postprandiale). Ce sont donc des traitements recommandés quand l'hyperglycémie
est surtout postprandiale. Dans les autres cas on les associe parfois à des
sulfamides hypoglycémiants ou aux biguanides.
Les
sucres non transformés et les produits de fermentation qui stagnent dans le
colon, induisent souvent des flatulences et même des diarrhées ; c'est l'inconvénient
de tels traitements.
C25H43NO18 Aspect : Solide
(en poudre) Masse
molaire
: 645,25
g.mol-1 Fusion : 165-170°C Densité : 1,7 Indice
de réfraction
: 1,69
(Raie D du sodium, 20°C) Solubilité : Eau,
DMSO et éthanol. N°
CAS
: 56180-94-0 |
Ou |
Cette
molécule est le principe actif d'un médicament commercialisé en France sous le
nom Glucor ®. |
C8H17NO5 Aspect : Solide
en poudre Masse
molaire
: 207,22
g.mol-1 Fusion : 114°C Densité : 1,458 Solubilité : Ethanol,
eau. N°
CAS
: 72432-03-2 |
|
Cette
molécule est le principe actif d'un médicament commercialisé en France sous
le nom Diastabol ®. |
4-6) Les
analogues aux gluco-incrétines :
- Les gluco-incrétines sont des hormones
intestinales libérées par des cellules endocrines de l'épithélium intestinal
lors du passage de nutriments.
Elles
sont au nombre de deux : GLP-1 (pour glucagon-like peptide-1 ou peptide-1
semblable au glucagon) et GIP (pour gastric inhibitory peptide ou peptide
inhibiteur gastrique).
La
libération d'insuline par le pancréas est, nous l'avons dit, consécutive à
l'augmentation du glucose sanguin.
L'action
des hormones gluco-incrétines est de potentialiser l'effet du glucose sur les
cellules β du pancréas et donc d'augmenter la production d'insuline.
Cette
action ne se fait sentir que quand la concentration en glucose est égale ou
supérieure à la glycémie normale.
Les
gluco-incrétines sont rapidement dégradées (environ 2 minutes) par l'enzyme
DPP4 (Dipeptyl peptidase-4).
- Il existe des analogues aux
incrétines (et notamment du GLP-1) qui
résistent mieux à la dégradation par l'enzyme DPP4 ; ce sont deux
oligo-peptides, l'éxénatine, et la liraglutide.
ou Exendine-4 C184H282N50O60S Aspect : Solide Masse
molaire
: 4186,57
g.mol-1 Solubilité : Soluble
dans l'eau (1g/L à 20°C) et le DMSO N°
CAS
: 141758-74-9 |
H-His-Gly-Glu-Gly-Thr-Phe-Thr-Ser-Asp-Leu-Ser-Lys-Gln-Met-Glu-Glu-Glu-Ala-Val-Arg-Leu-Phe-Ile-Glu-Trp-Leu-Lys-Asn-Gly-Gly-Pro-Ser-Ser-Gly-Ala-Pro-Pro-Pro-Ser-NH2 |
Ce
peptide agit par le biais des récepteurs du GLP-1 ; il a (comme GLP-1) une
action insulinotropique strictement dépendante de l'augmentation de la
glycémie ; il contrôle la vidange gastrique et inhibe la prise alimentaire
ainsi que la sécrétion du glucagon et de la somatostatine. Il
constitue le principe actif de médicaments commercialisés sous les noms
Byduréon ® et Byetta ® ; ils sont souvent associés à la metformine ou aux
sulfamides hypoglycémiants. Il
sont administrés par injection sous-cutanée. Des
effets indésirables gênants semblent avoir été observés (au niveau du
pancréas). |
C172H265N43O51 Aspect : Poudre
blanche Masse
molaire
: 3751,26
g.mol-1 N°
CAS
: 204656-20-2 |
H-His-Ala-Glu-Gly-Thr-Phe-Thr-Ser-Asp-Val-Ser-Ser-Tyr-Leu-Glu-Gly-Gln-Ala-Ala-Lys-(γ-Glu-palmitoyl)-Glu-Phe-Ile-Ala-Trp-Leu-Val-Arg-Gly-Arg-Gly-OH |
Principe
actif d'un médicament commercialisé sous le nom Victoza ®. Des effets
indésirables gênants (au niveau du pancréas) semblent avoir été observés. |
C2646H4044N704O836S18 Masse
molaire
: 59669,81
g.mol-1 N°
CAS
: 923950-08-7 |
C'est
une protéine de fusion entre le peptide-1 semblable au glucagon et
l'immunoglobuline G4. |
Analogue
des incrétines récemment expérimentée. |
Ces
molécules inhibent l'enzyme DPP4 qui dégrade les gluco-incrétines endogènes. Ce
faisant elles permettent à celles-ci de remplir leur rôle qui est de
potentialiser l'effet du glucose sur les cellules β du pancréas et donc
d'augmenter la production d'insuline. Elles participent donc à la régulation de
la glycémie.
Le
mécanisme d'action des gliptines est dépendant du taux de glucose dans le sang
puisque celui des gluco-incrétines endogènes en dépend aussi. Il se distingue
de celui des sulfamides hypoglycémiants qui peuvent entraîner une hypoglycémie
chez les patients diabétiques de type 2 et chez les sujets normaux.
C16H15F6N5O Aspect : Solide Masse
molaire
: 407,314
g.mol-1 Fusion : 115°C Densité : 1,6 Indice
de réfraction
: 1,59
(Raie D du sodium, 20°C) N°
CAS
: 486460-32-6 |
|
Principe
actif d'un médicament commercialisé sous le nom Januvia ® ou Xelevia ®. Des
risques pancréatiques sont soupçonnés (2013) lors de l'utilisation de ces
médicaments. |
C17H25N3O2 Aspect : Solide
blanc Masse
molaire
: 303,399
g.mol-1 Fusion : 154°C Solubilité : Eau
et DMSO N°
CAS
: 274901-16-5 |
|
Principe
actif d'un médicament commercialisé sous le nom Galvus ® ou Eucréas ®(en
association avec la metformine). Des risques pancréatiques sont soupçonnés
(2013) lors de l'utilisation de ces médicaments. |
C18H25N3O2 Aspect : Solide
Masse
molaire
: 315,41
g.mol-1 Fusion : 99°C Densité : 1,4 Indice
de réfraction
: 1,64
(Raie D du sodium, 20°C) Solubilité : Méthanol
et DMSO N°
CAS
: 361442-04-8 |
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Principe
actif d'un médicament commercialisé sous le nom Onglyza ® ou Komboglyze ®(en
association avec la metformine). Des
effets indésirables gênants semblent avoir été observés (2015). |
Alogliptine (benzoate d') C25H27N5O4 Masse
molaire
: 461,51
g.mol-1 N°
CAS
: 850649-62-6 |
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Principe
actif d'un médicament commercialisé sous le nom Vipidia ®. |
C25H28N8O2 Masse
molaire
: 472,542
g.mol-1 Aspect : Solide
Fusion : 193°C Densité : 1,4 Indice
de réfraction
: 1,72
(Raie D du sodium, 20°C) Solubilité : Méthanol,
DMSO (17g/L à 25°C), eau et éthanol (<1g/L à 25°C). N°
CAS
: 668270-12-0 |
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Principe
actif d'un médicament commercialisé sous le nom Trajenta ®. |
La
consommation de fructose (annexe 6) a beaucoup augmenté
au cours du XXème siècle ; l'augmentation de la consommation de
saccharose en est une des raisons (rappelons en effet qu'une molécule de
saccharose est constituée d'une molécule de glucose liée à une molécule de
fructose) mais l'utilisation de "l'isoglucose" ou HFCS (high
fructose corn syrup) un sirop de glucose-fructose tiré du maïs en est une
autre.
Pour obtenir
l'HFCS on soumet un sirop de maïs à un processus enzymatique dans le but de
l'enrichir en fructose, puis on le mélange à du sirop de maïs pur pour obtenir
la teneur en fructose souhaitée ; on peut ainsi obtenir un sirop qui contient
jusqu'à 65% de fructose. Il se présente sous forme liquide donc facilement
manipulable, est plus sucré à masse égale que le saccharose et ceci parce que
le pouvoir sucrant du fructose est supérieur à celui du saccharose (1,5 environ
pour 1) et moins cher car le maïs est abondant et moins coûteux que la
betterave ou la canne à sucre.
C'est
donc un édulcorant très prisé par l'industrie alimentaire (dans les aliments
congelés, dans les pains, les soupes, les boissons gazeuses souvent pour
masquer l'amertume ou l'acidité, ….).
C'est
l'une des solutions qui a été choisie par les Etats-Unis dans les années 1970,
pour diminuer ses importations en canne à sucre et en betterave.
Le
glucose et le fructose apportent la même énergie à l'organisme mais ne sont pas
métabolisés de la même façon : " tandis que le glucose, dont la
concentration sanguine est contrôlée par l'insuline, est utilisable par
l'ensemble des tissus de l'organisme, le fructose n'est métabolisé que par le
foie et ne dépend pas de l'action de l'insuline" ("Le fructose, un
additif problématique ?" par Anne-Françoise Burnol, Biologiste à
l'Institut Cochin, Journal du CNRS n°283 hiver 2016).
Le
métabolisme du fructose induit une augmentation de la masse grasse viscérale,
"le mauvais tissu adipeux" ; l'action du fructose sur la sécrétion
d'incrétines (qui potentialise l'effet
du glucose sur les cellules β du pancréas et augmente donc la production
d'insuline) est beaucoup plus faible que celle du glucose ; enfin le fructose
induit une résistance à l'action de la leptine, l'hormone de satiété. Tous ces
facteurs laissent penser que la consommation excessive de fructose n'est pas
étrangère à l'augmentation des cas d'obésité et à la multiplication alarmante
des cas de diabète de type 2 chez des sujets de plus en plus jeunes.
Une
consommation raisonnable de saccharose et de fruits (le fructose est le
"sucre" des fruits ; ils en contiennent de 1 à 3%) est au contraire
souhaitable.
Annexe 1 La molécule de glucose
Forme
ouverte du D(+) Glucose en représentation de Fischer :
Les
deux anomères en représentation de Haworth, forme α à gauche et forme
β à droite :
Annexe 2 La molécule de maltose
Les deux
anomères en représentation
de Haworth, forme α au dessus et forme β au dessous :
Provient
de l'hydrolyse de l'amidon.
L'hydrolyse du maltose conduit à 2 molécules de glucose.
Son
hydrogénation catalytique conduit au maltitol.
Annexe 3 L'amidon
(C6H10O5)n
H2O
C'est
un polyholoside particulièrement important dans le monde végétal, tout
comme la cellulose. L'hydrolyse de l'amidon en milieu acide dilué conduit au
glucose ; intermédiairement il se forme des dextrines solubles dans l'eau, puis
du maltose et enfin deux molécules de glucose par molécule de maltose.
L'amidon natif se présente sous forme de grains de taille variable insolubles
dans l'eau froide. Dans l'eau chaude (70°C environ), l'amidon gonfle (empois)
et l'on peut séparer ses deux constituants principaux : l'amylose (ou amidon
linéaire) environ 20% peu soluble dans l'eau froide, et l'amylopectine 80% (ou
amidon ramifié). Ce sont deux polymères du glucose, l'amylose ayant une masse
molaire de l'ordre de 500 000 g.mol-1et l'amylopectine de plusieurs
millions de g.mol-1.
Dans l'amylopectine (ou iso-amylose) il y a un enchaînement 1-6 environ tous
les 25 unités glucose.
En présence d'une solution iodo-iodurée (lugol) l'empois d'amidon donne une
coloration bleue qui disparaît à chaud ; il s'agit de l'inclusion (clathrate)
des molécules d'iode dans l'hélice formée par l'amylose (l'iode est retenue par
des liaisons de Van der Waals) qui provoque une intense absorption de la
lumière, celle-ci disparaissant lorsque les molécules d'iode sont libérées à
chaud parce que l'hélice se détend.
L'amidon
a de très nombreuses applications. Il est rarement utilisé natif ; le plus
souvent il est transformé, dépolymérisé, par des techniques physiques,
chimiques (le plus souvent en milieu aqueux) ou enzymatiques. Les principaux
dérivés amylacés sont :
- dextrines, cyclodextrines, maltodextrines.
- des gluconates.
- l'érythorbate.
- le dibenzylidènesorbitol
- des polyols
- des sirops de glucose.
Annexe 4 Adénosine triphosphate ou ATP
Annexe 5 Le glycogène
C'est la
réserve glucidique des tissus animaux.
Sa structure est semblable à celle de l'amylopectine
mais les enchaînements 1-6 sont plus fréquents, environ un toutes les 10 unités
glucose.
Découvert dans le foie en 1856 par Claude Bernard, il se présente sous forme
d'un solide blanc en poudre, soluble dans l'eau, insoluble dans l'alcool.
Sa masse molaire est de l'ordre de 106 g.mol-1.
On en trouve essentiellement dans le foie (environ 200g) et les muscles ; le
cerveau qui en consomme beaucoup (environ 6g par heure) dispose d'une réserve
d'environ 15g.
Il peut être transformé en glucose par hydrolyse acide ou enzymatique (par les
amylases ou phosphorylates).