PHÉROMONES, ALLOMONES, KAIROMONES ET SYNOMONES.
Gérard GOMEZ
Plan de
l'étude
1) Phéromones et substances allélochimiques
1-1) Phéromones
1-2) Substances
allélochimiques
1-2-1) Définition des allomones
1-2-2) Définition des kairomones
1-2-3) Définition des synomones
1-3) Difficulté
de classification
3) Quelques substances sémiochimiques regroupées par familles
chimiques
4) Utilisation des substances sémiochimiques en agriculture
6) Stratagème
1) Phéromones et substances allélochimiques :
Une
phéromone est une substance produite par un être vivant et qui interagit avec
un autre être vivant de la même espèce.
Le
Bombykol
par
exemple, est une phéromone sexuelle du bombyx du murier (Bombyx mori) un
ver à soie qui lui a donné son nom
1-2) Substances
allélochimiques :
Contrairement
aux phéromones qui sont des substances intraspécifiques c'est-à-dire qui
permettent des interactions entre individus de même espèce, les substances
allélochimiques conduisent à des interactions entre individus d'espèces
différentes, ce sont des substances interspécifiques. On distingue les
allomones, les kairomones et les synomones.
1-2-1) Définition
des allomones :
On
appelle allomone une substance produite par un être vivant et qui interagit
avec un autre être vivant d'espèce différente, au bénéfice de l'espèce
émettrice.
Le
Lavandulol
est,
par exemple, une allomone produite par la glande rectale d'un scarabée (Necrodes surinamensis) et qui agit comme
sécrétion de défense.
1-2-2)
Définition des kairomones :
Il
s'agit d'une substance produite par un être vivant et qui interagit avec un
autre être vivant d'espèce différente, au bénéfice de l'espèce réceptrice.
Le
géraniol, par exemple,
produit
par de nombreuses plantes est une kairomone pour le scarabée japonais, Popillia japonica, un insecte qui cause de gros dégâts
aux fleurs aux arbres et au gazon notamment au Canada et aux Etats-Unis.
Le
géraniol émis par les plantes guide le scarabée vers elles ; il en dévore les
feuilles. Les principaux arbres, qui en sont victimes sont des arbres fruitiers
(pommiers, abricotiers, pruniers ….) mais aussi les tilleuls les ormes, les
bouleaux….
1-2-3)
Définition des synomones :
On
appelle synomone une substance produite par un être vivant et qui interagit
avec un autre être vivant d'espèce différente, au bénéfice réciproque de
l'espèce émettrice et de l'espèce réceptrice.
L'arum
attrape-mouche (Arum Italicum) produit des
amines simples, CH3-(CH2)x-NH2
de la
méthylamine (x=0)
CH3-NH2
à l'hexylamine
(x=5)
CH3-(CH2)5-NH2
ou des
indoles tels que le scatole
ou des
diamines telles que la putrescine
ou la
cadavérine
qui
sont tous des composés à odeur nauséabonde, pour attirer des mouches
habituellement présentes sur les charognes. Une fois sur place, ces mouches
sont piégées par la plante qui les enferme pendant 24 heures. Ne trouvant pas
de cadavre, elles se nourrissent du nectar ; elles sont enduites de pollen par
la plante puis libérées ; elles vont transporter ce pollen sur un autre arum
assurant ainsi la pollinisation.
1-3) Difficulté
de classification :
Il est
parfois difficile de faire entrer une substance dans l'une ou l'autre des
catégories que nous venons de définir.
Ainsi,
parmi les molécules présentes sur la cuticule des mouches femelles Drosophila
Melanogaster et destinées à déclencher la parade nuptiale des mouches mâles
de la même espèce, certaines, minoritaires, provoquent l'attraction des mâles
de toutes les drosophiles (peut-on alors les qualifier de phéromones ?) et
d'autres, majoritaires, provoquent la répulsion de tous les mâles drosophiles,
à l'exception des Melanogaster (on devrait pouvoir les qualifier
d'allomones)*.
C'est
pourquoi certains auteurs regroupent les phéromones et les substances
allélochimiques sous le nom de substances sémiochimiques ce qui permet d'en parler sans les
classer.
* Savarit F., Sureau G., Cobb M. et
J.Ferveur. 1999. Genetic elimination of known pheromones reveals
the fundamental chemical bases of mating and isolation in Drosophila
On peut
dire que les substances sémiochimiques sont des messagers chimiques qu'on peut qualifier
d'externes puisqu'elles transmettent des informations d'un individu à un autre,
tout comme les hormones sont des messagers chimiques internes qui transportent
des informations à l'intérieur d'un organisme d'un tissu à un autre.
Elles
sont émises à dose infime et sont soit diffusées dans l'atmosphère (il faut
alors qu'elles soient volatiles ou bien solubles dans l'eau pour les poissons),
soit fixées sur un support comme la cuticule d'un insecte par exemple, comme
cela a été vu pour la drosophile.
Elles
peuvent être élaborées par des glandes
exocrines spécifiques ou simplement contenues dans l'urine ou les excréments.
Les
insectes détectent ces substances grâce à leurs antennes, tandis que les
mammifères en détectent certaines grâce à des organes situés à la surface
intérieure du nez (organe voméro-nasal) et d'autres grâce au système olfactif
principal.
Les
cellules réceptrices sont extrêmement sensibles puisqu'elles peuvent déceler
les substances sémiochimiques parfois à plusieurs kilomètres.
Souvent
un message chimique est porté par un ensemble de molécules, on parle de
bouquet, parfois par une seule.
Les
réponses au message reçu ne dépendent pas d'un apprentissage.
Les
premières substances sémiochimiques à avoir été étudiées sont les phéromones.
On les a classées en fonction du rôle qu'elles jouent ; on distingue notamment
:
- Les phéromones sexuelles :
Un
individu femelle (en général) que ce soit chez les insectes ou les mammifères
émet des phéromones pour indiquer aux mâles sa disposition à être fécondée ;
chez les abeilles les mâles peuvent aussi produire des phéromones sexuelles
pour attirer les reines en instance d'accouplement vers le lieu de
rassemblement des mâles.
On
donnera comme exemple le bombykol ou Hexadécadièn-10(E)-12(Z)-1-ol
une
phéromone sexuelle du ver à soie.
- Les phéromones d'agrégation :
Chez
les insectes organisés en société, le mâle ou la femelle émet ce type de
phéromone pour réunir les individus de la même espèce.
Ainsi
le grandisol
((1R,2S)-isopropényl-1-méthylcyclobutanéthanol
est une
phéromone d'agrégation pour Anthonomus grandis le
charançon du cotonnier, coléoptère dévastateur des champs de coton.
- Les phéromones de trace (ou de
piste) :
Certaines
espèces marquent leur itinéraire lorsqu'elles vont de leur lieu de vie vers l'endroit
où se trouvent des aliments, pour permettre à leurs congénères de repérer le
chemin.
Ainsi
les fourmis du genre Acromyrmex émettent un
bouquet de phéromones dont un des composants majoritaires est le
4-méthyl-1H-pyrrole-2-carboxylate de méthyle
- Les phéromones d'alarme :
Lorsqu'un
individu est blessé ou attaqué, il libère des phéromones qui avertissent les
autres individus de son espèce ; ceux-ci s'enfuient (poissons par exemple) ou
attaquent l'agresseur (abeilles).
Ces
phéromones doivent être volatiles et disparaître rapidement lorsque le danger
n'existe plus.
L'heptan-2-one
est une
phéromone d'alarme chez l'abeille.
Les
phéromones d'alarme chez certains poissons appartiennent au groupe des ptérines
-
Les phéromones de territoire :
Le chat, le chien, le loup, délimite
son territoire en urinant à différents endroits ; il dépose ainsi des
phéromones contenues dans son urine.
Remarque :
Certaines
molécules ont plusieurs fonctions au sein même d'une espèce. C'est le cas chez
les abeilles pour les deux molécules suivantes, qui sont d'ailleurs
apparentées:
Ces
deux molécules produites par les glandes mandibulaires de la reine agissent à la
fois comme des phéromones sexuelles (elles attirent les mâles et favorisent
l'accouplement), des phéromones sociales (elles maintiennent les ouvrières
groupées) et avec d'autres sécrétions inhibent le développement des ovaires des
ouvrières et ce faisant agissent comme des anti-hormones.
Ces
phéromones font partie des QMP : Queen Mandibular Pheromon.
3)
Quelques substances sémiochimiques regroupées par familles chimiques :
Hydrocarbures - Ether oxydes – Alcools – Aldéhydes – Cétones – Acides – Esters – Amines
– Phénols - Composés
hétérocycliques - Composés à plusieurs
fonctions -
- Hydrocarbures
:
ou 1,7,7-Triméthylbicyclo[2,2,1]hept-2-ène C10H16 Aspect : Cristaux
(lorsque recristallisé dans l'éthanol). Masse
molaire
: 113°C Ebullition : 146°C
Solubilité : Très
soluble dans le benzène, l'éther et l'éthanol. N°
CAS
: 464-17-5 |
|
Phéromone
de Atta laevigata une grande fourmi
coupe-feuille que l'on trouve en Amérique du sud de la Colombie au Paraguay. |
ou Néocembrène
A ou (R-(E,E,E)-1,5,9-triméthyle-12-(1-méthyléthényl)-cyclotétradéca-1,5,9-triène C20H32 Masse
molaire
: 272,47
g.mol-1 Ebullition : 151°C
(sous 0,8 mm de Hg) N°
CAS
: 31570-39-5 |
|
Phéromone
de piste de Nasutitermes exitiosus une mite
vivant en Australie. |
C20H32 Masse
molaire
: 272,47
g.mol-1 N°
CAS
: 89890-83-5 |
|
Allomone
de Cubitermes ugandensis une espèce de
termite. |
- Ether oxydes :
1-Propoxypropane ou Dipropyléther C6H14O Aspect : liquide Masse
molaire
: 102,174
g.mol-1 Fusion : -114,8°C Ebullition : 90,08°C Densité : 0,7466
(à 20°C) Indice
de réfraction
: 1,3809
(D ; 20°C) Solubilité : Très
soluble dans l'éther et l'éthanol ; légèrement soluble dans l'eau. N°
CAS
: 111-43-3 |
|
Phéromone
de Acinonyx jubatus, le guépard, mammifère
carnassier vivant en Afrique et au Moyen-Orient. |
C9H10O Masse
molaire
: 134,174
g.mol-1 Fusion : 2,0°C Ebullition : 205°C
sous 760 mm de Hg ; 91°C sous 13 mm de Hg. Densité : 1,0001
(à 13°C) Indice
de réfraction
: 1,564
(D ; 13°C) Solubilité : Soluble
dans l'éthanol, l'éther, le benzène ; insoluble dans l'eau. N°
CAS
: 637-69-4 |
|
Allomone
de défense de Erioscelis emarginata, un scarabée qui assure la
pollinisation d'un philodendron sud-américain Philondendron bipinnatifidum. |
- Alcools :
ou 6-méthylhept-5-èn-2-ol C8H16O Masse
molaire
: 128,212
g.mol-1 Ebullition : 175°C Densité : 0,8545
(à 20°C) Indice
de réfraction
: 1,4505
(D ; 20°C) N°
CAS
: 1569-60-4 |
|
Phéromone d'agrégation d'un insecte coléoptère,
le Gnathotricus Sulcatus, nuisible pour les forêts de conifères du nord des côtes pacifiques
des Etats-Unis. La substance secrétée par l'insecte est constitué
de 65% de l'énantiomère dextrogyre et 35% de l'énantiomère lévogyre. Les deux énantiomères purs n'ont aucun effet sur
le comportement de l'espèce. Le racémique est actif. Une espèce voisine Gnathotricus Retusus émet l'énantiomère
dextrogyre comme phéromone d'agrégation tandis que l'énantiomère lévogyre
inhibe cette action. |
ou (2E)-3,7-diméthylocta-2,6-dièn-1-ol C10H18O Aspect : Liquide
clair de couleur jaune très pâle. Masse
molaire
: Inférieur
à -15°C Ebullition : 230°C
Densité
: 0,8894
(à 20°C) Indice
de réfraction
: 1,4766(à
20°C) N°
CAS
: 106-24-1 Solubilité : Soluble
dans l'éthanol, l'éther, l'acétone, le chloroforme ; insoluble dans l'eau. |
|
Le géraniol est une kairomone pour le scarabée
japonais, Popillia japonica, un insecte qui cause de gros dégâts aux
fleurs aux arbres et au gazon notamment au Canada et aux Etats-Unis. Le géraniol émis par les plantes guide le
scarabée vers elles ; il en dévore les feuilles. Les principaux arbres, qui
en sont victimes sont des arbres fruitiers (pommiers, abricotiers, pruniers
….) mais aussi les tilleuls les ormes, les bouleaux…. |
ou 5-méthyl-2-prop-1-èn-2-ylhex-4-èn-1-ol C10H18O Masse
molaire
: 154,25
g.mol-1 Densité : 0,878 Indice
de réfraction
: 1,470 N°
CAS
: 1845-51-8 Sécurité : |
|
Le lavandulol est une allomone produite par la
glande rectale d'un scarabée (Necrodes surinamensis) et qui agit comme
sécrétion de défense. C'est aussi une phéromone d'Anthonomus rubi
un petit charançon noir ravageur du framboisier et du fraisier. |
Bombykol ou Hexadécadièn-10(E)-12(Z)-1-ol C16H30O Masse
molaire
: 238,4088
g.mol-1 N°
CAS 765-17-3 |
|
Cette
molécule est la première phéromone à avoir été isolée, dans les années 1960,
du Bombyx du murier (Bombyx mori) un ver à soie qui lui a donné son
nom.C'est Butenandt qui
l'a découverte ; Il
lui a fallu 500 000 femelles de ver à soie pour extraire 6 ng de composé
(6.10-9 gramme).Le bombyx du murier détecte la phéromone émise par
sa femelle dès qu'il y a plus de 192 molécules de bombykol par mL d'air ; Le
mâle en quête de partenaire vole en zig-zag en remontant les courants d'air
jusqu'à ce qu'il atteigne les femelles émettrices. |
Grandisol
ou ((1R,2S)-isopropényl-1-méthylcyclobutanéthanol C10H18O Masse
molaire
: 154,25
g.mol-1 Fusion : <25°C Ebullition : 55°C N°
CAS
: 28117-21-7 |
|
C'est
une phéromone d'agrégation pour Anthonomus grandis le charançon du
cotonnier coléoptère dévastateur des champs de coton. |
ou Aspect : C'est
un solide cristallin à odeur de cèdre Fusion : 86°C Densité : 0,9479
(à 90°C) Indice
de réfraction
: 1,4824
(raie D du sodium, à 90°C) N°
CAS
: 77-53-2 |
|
Molécule présente dans le bois du cèdre du liban (Cedrus
libani) ou du cèdre rouge
d'Australie (Toona ciliata) et qui en repoussant différents
ravageurs (par exemple le coléoptère Semanotus Japonicus)
constitue une allomone pour ces arbres. |
C15H26O N°
CAS
: 16641-47-7 |
|
Cette molécule est une allomone de Battus polydamas un papillon de
9 à 12 cm sans queue présent dans le sud de l'Amérique du nord, au Mexique et
dans toute l'Amérique du sud. |
Zingibérénol II ou (1RS,
4RS, 1S)-4-(1,5-Diméthylhex-4-ènyl)-1-méthylcyclohex-2-èn-1-ol C15H26O N°
CAS
: 58334-55-7 |
|
Phéromone sexuelle produite par les mâles d'Oebalus poecilus, une
punaise ravageur du riz irrigué notamment en Guyane Française. |
- Aldéhydes :
ou Acétaldéhyde C2H4O Masse
molaire
: Fusion : -124,6°C Ebullition : 20,8°C Densité : 0,78320/4 Indice
de réfraction
: 1,3316
(raie D du sodium, à 15°C) Solubilité
: Soluble
dans l'eau, l'éthanol, l'éther, le benzène. N°
CAS
: 75-07-0 |
|
Kairomone
de Ectomyelois ceratoniae la pyrale des dattes, insecte ravageur des
cultures de dattes. |
C10H14O2 Masse
molaire
: N°
CAS
: 913835-24-3 |
|
Allomone
de défense de Peruphasma Schultei un phasme de couleur noire à ailes
rouges, se nourrissant de lilas, de troëne, de chèvrefeuille. |
- Cétones :
C7H14O Masse
molaire
: Fusion : -35,5°C Ebullition : 151°C Densité : 0,820/4 Indice
de réfraction
: 1,4007
(raie D du sodium, à 589°C) Solubilité
: Très
faible solubilité dans l'eau 4,3
g.L-1 N°
CAS
: 110-43-0 |
|
C'est
une phéromone d'alarme chez l'abeille. |
C21H40O Masse
molaire
: 308,542 g.mol-1 N°
CAS
: 54844-65-4 |
|
C'est
une phéromone sexuelle d'une mite (Orgyia pseudotsugata) parasite du
sapin Douglas. |
- Acides :
Acide
méthanoïque ou Acide
formique CH2O2 Masse
molaire
: Fusion : 8,3°C Ebullition : 100,75°C Densité : 1,22020/4 Indice
de réfraction
: 1,3714
(raie D du sodium, à 20°C) pKa : 3,75
à 25°C N°
CAS
: 64-18-6 |
|
Allomone
de nombreux insectes dont formica rufa la fourmi rousse des bois très
commune dans une grande partie de l'Europe, dans les forêts de conifères, de
feuillus, dans les parcs ; elle s'en sert pour se défendre et pour chasser. |
Acide
butanoïque C4H8O2 Masse
molaire
: Fusion : -4,5°C Ebullition : 165,5°C Densité : 0,957720/4 Indice
de réfraction
: 1,3980
(raie D du sodium, à 20°C) Solubilité
: Soluble
dans l'éthanol et l'éther. N°
CAS
: 107-92-6 |
|
C'est
une phéromone de nombreux insectes ; Alydus pilosulus une punaise de
l'est et du sud de l'Afrique émet cet acide pour se défendre (Allomone). |
Acide
isovalérique ou Acide
3-méthylbutanoïque C5H10O2 Aspect : Liquide Masse
molaire
: 102,132
g.mol-1 Fusion : -29,3°C Ebullition : 176,5°C Densité : 0,931
à 20°C Indice
de réfraction
: 1,4033
à 20°C Solubilité : Miscible
à l'éthanol, l'éther, le chloroforme ; soluble dans l'eau. N°
CAS
: 503-74-2 |
|
Allomone
d'alarme de Iridomyrmex nitidiceps, une fourmi d'Australie. |
- Esters :
ou Acétate
d'isopentyle ou Acétate
d'isoamyle C7H14O2 Liquide
à odeur forte. Masse
molaire
: Fusion : -78,5°C Ebullition : 142°C Densité : 0,8670 Indice
de réfraction
: 1,4003
(raie D du sodium, à 20°C) Solubilité
: Soluble
dans l'éthanol, l'éther et l'acétone. N°
CAS
: 123-92-2 |
|
Cette
molécule est une phéromone d'alerte des abeilles (ouvrières). |
Ethanoate
de (Z)-tétradéc-11-ènyle C16H30O2 Masse
molaire
: Ebullition : 316,21°C N°
CAS
: 20711-10-8 |
|
Phéromone
de piste de Argyrotaenia velutinana une espèce de mite (une tordeuse à
bande rouge) que l'on trouve dans l'est des Etats-Unis et le sud-est du
Canada (Québec-Ontario-Floride) et qui se nourrit des feuilles et des fruits
de différents arbres et en particulier du pommier |
- Amines :
ou N,N-diméthylméthanamine C3H9N Aspect : Gaz
incolore Masse
molaire
: Fusion : -117,1°C Ebullition : 2,87°C Densité : 0,627
(25°C p>1 atm) Indice
de réfraction
: 1,3631
(0°C) Solubilité : Très
soluble dans l'eau, le chloroforme, le toluène ; soluble dans l'éthanol,
l'éther, le benzène. N°
CAS
: 75-50-3 |
|
Phéromone
de Aonyx cinerea , la loutre cendrée ou loutre asiatique. |
1-Méthylpipéridine C6H13N Masse
molaire
: N°
CAS
: 626-67-5 |
|
Phéromone
du hamster de Campbell (Phodopus Campbelli). |
- Phénols :
ou Hydroxybenzène C6H6O Masse
molaire :
Ebullition : Fusion : Densité: Indice
de réfraction
: Solubilité: N°
CAS
: 108-95-2 |
|
Kairomone
de Toxorhynchites amboinensis le moustique éléphant, appelé ainsi car
de grande taille ; il ne pique pas, est nectarivore et se trouve dans les
régions tropicales et subtropicales. |
2,3,6-triméthylphénol C9H12O Aspect : Liquide Masse
molaire :
Ebullition : Fusion : Solubilité: Sa
solubilité dans l'eau est 1,580 mg.L-1 à 25°C N°
CAS
: 2416-94-6 |
|
Allomone
de défense de Progonyloptoidellus striatus une espèce d'araignée que
l'on trouve en Amérique du sud et notamment au Brésil. |
C10H14O Masse
molaire
: Ebullition : 185,5°C
Densité : 0,9017
(20°C) Indice
de réfraction
: 1,4705
(raie D du sodium, à 21°C) N°
CAS
: 539-52-6 |
|
Phéromone de piste de Tetramorium angulinode,
de la famille des fourmis, que l'on trouve dans les régions tropicales
d'Afrique. |
Masse molaire : Ebullition : 193°C (sous 750 mm de Hg) Densité : 1,02 Indice de réfraction : 1,464 (raie D du sodium, à 20°C) N° CAS : 180-84-7 |
Les constantes
données ci-contre sont relatives à la molécule supérieure ; les deux autres
composés (qui sont des isomères de position de la fonction alcool) sont des
dérivés hydroxylés de celle-ci. |
Ce
sont des composés spirocycliques. Phéromone
sexuelle de la mouche de l'olive (Dacus Oleae) qui ne parasite que
l'olivier. |
C6H13N Masse
molaire
: N°
CAS
: 626-67-5 |
|
Phéromone
du hamster de Campbell (Phodopus Campbelli). |
C8H12N2 Masse
molaire
: 136,2
g.mol-1 N°CAS : 13925-07-0 2,5-diméthyl-3-(3-méthylbutyle)pyrazine C11H18N2 Aspect : Liquide
jaune clair, à odeur fruitée et à goût anisé Masse
molaire
: 178,2740
g.mol-1 Solubilité
: Soluble
dans l'éthanol N°CAS : 18433-98-2 |
|
Phéromones
d'alarme d'Odontomachus brunneus une fourmi que l'on trouve au sud-est
des Etats-Unis et en Amérique centrale. |
- Composés
à plusieurs fonctions :
Acide (E) 9-oxodec-2-ènoïque C10H16O3 Masse molaire : Ebullition : 369,7°C Densité : 1,02920/4 Indice de
réfraction
: 1,471 (raie D du
sodium, à 20°C) N° CAS : 334-20-3 |
|
Cette
molécule agit à la fois pour les abeilles, comme une phéromone sexuelle (elle
attire les mâles et favorise l'accouplement), une phéromone sociale (elle
maintient les ouvrières groupées) et comme anti-hormone en bloquant les
ovaires des ouvrières. |
Acide (E) 9-hydroxydéc-2-ènoïque C10H18O3 Masse molaire : |
|
Comme
la précédente, cette molécule, pour les abeilles, agit comme une phéromone
sexuelle (elle attire les mâles et favorise l'accouplement), une phéromone sociale
(elle maintient les ouvrières groupées) et comme anti-hormone en bloquant les
ovaires des ouvrières. |
ou Melleine ou 8-hydroxy-3-méthyl-3,4-dihydroisochromen-1-one ou 3,4-dihydro-8-hydroxy-3-méthyleisocoumarine C10H10O3 Masse molaire : Ebullition : 392,7°C Densité : 1,252 N° CAS : 17397-85-2 |
|
C'est
une phéromone sexuelle de Grapholita molesta, la tordeuse orientale du
pêcher, un papillon ravageur par ses chenilles, des arbres fruitiers, pêcher
surtout mais aussi pommier, poirier, abricotier, prunier … Remarque : C'est
aussi une phytotoxine produite par Aspergillus ochraceus, un
champignon dont les spores sont une des principales cause de l'asthme chez
l'enfant. |
ou 2-amino-4-hydroxyptéridine C6H5N5O Aspect : Cristaux jaunes,
avec fluorescence dans le bleu à 360 nm. Masse molaire : Fusion : >360°C N° CAS : 2236-60-4 |
|
Phéromone
d'alarme chez certains poissons. |
4-méthyl-1H-pyrrole-2-carboxylate
de méthyle C7H9NO2 Masse molaire : N° CAS : 34402-78-3 |
|
Les
fourmis du genre Acromyrmex émettent un bouquet de phéromones dont
cette molécule est l'un des composants majoritaires. |
ou E-2-méthyl-5-(3-furyl)-pent-2-ènal C10H12O2 Masse molaire : N° CAS : 22391-27-1 |
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Phéromone
d'agrégation des symphites ou mouches à scie (Neodiprion sertifer),
des ravageurs des pins dont ils mangent les aiguilles. Ils ont été introduits
accidentellement en Amérique du nord en 1925. |
C19H28O5 Masse molaire : 336,42 g.mol-1 N° CAS : 212710-95-7 |
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Phéromone
et allomone de Bathydoris hodgsoni un mollusque gastropode marin sans
coquille. |
4)
Utilisation des substances sémiochimiques en agriculture :
Différentes
techniques utilisant des molécules sémiochimiques ont été mises au point pour
se débarrasser de certaines espèces d'insectes ou de certains ravageurs des
cultures.
- Pièges à phéromones :
On a
utilisé des pièges à phéromones pour la capture de masse de certains ravageurs.
Le principe est le suivant :
On
diffuse dans la parcelle à protéger des phéromones d'agrégation de l'espèce que
l'on souhaite capturer. On place à ces endroits soit des récipients empêchant
les individus de sortir, soit des plaques engluées, soit des récipients
contenant de l'eau et les individus se noient.
Cette
technique n'a pas donné les résultats escomptés et n'est plus très utilisée.
- Technique de confusion sexuelle :
On
diffuse dans la parcelle à protéger un bouquet de phéromones synthétiques,
volatiles et identiques aux phéromones naturelles émises par les femelles de
l'espèce contre laquelle on lutte.
L'atmosphère
étant saturée le mâle est désorienté et ne sait où aller pour trouver la
femelle, ce qui empêche l'accouplement et rompt le cycle du ravageur avant
qu'il n'atteigne le stade nuisible.
- Technique de comptage des
ravageurs :
La
technique de piège à phéromone précédemment décrite peut aussi être utilisée en
agriculture raisonnée pour compter le nombre d'individus à des moments donnés.
Lorsqu'un certain seuil est atteint, on déclenche l'utilisation de pesticides.
Il
existe des molécules non produites par des organismes vivants qui induisent des
comportements comparables aux phéromones et aux substances allélochimiques, on
les qualifie de paraphéromones. C'est le cas par exemple du trimédlure qui est
un mélange de
4-chloro-2-méthylcyclohexanecarboxylate
de tertiobutyle
et de
5-chloro-2-méthylcyclohexanecarboxylate de tertiobutyle
C'est
un puissant attracteur de certains insectes dont par exemple Ceratitis
Capitata la mouche méditerranéenne des fruits, un insecte ravageur de
nombreuses cultures fruitières.
Les
papillons Maculinea arion déposent leurs œufs sur des fleurs de thym
sauvage ou d'origan. Les chenilles qui en résultent tombent sur le sol et
émettent des substances chimiques attirant différentes espèces de fourmis et
notamment Myrmica sabuleti. Les hydrocarbures cuticulaires de la larve
du papillon sont proches de ceux des larves des fourmis ; de plus les chenilles
émettent des sons stridents analogues à ceux émis par les reines des fourmis.
Ainsi
leurrées les fourmis ramènent les chenilles dans la fourmilière et les
nourrissent pendant 10 mois…….Beau stratagème pour leur survie !