TEINTURES CAPILLAIRES
Jacques
BARON
Plan de
l'étude
1) Le cheveu
1-2) Couleur
des cheveux
1-3) Teinture
des cheveux
2) Coloration permanente – colorants
d'oxydation
2-1) Les
produits
2-2) La
fixation des colorants sur les cheveux
3) Coloration semi-permanente – Colorants directs
3-1) Principe
3-2) Dénomination
des produits
3-3) Familles
de colorants directs
3-4) Additifs aux colorants directs
4) Décoloration de la chevelure
5-1) Sources
de colorants naturels
5-2) Conditions
de mise en œuvre
1) Le cheveu
Le
cheveu se compose d'une racine, implantée dans le derme et d'une tige, assez
longue, de 0,1 mm de diamètre environ comprenant :
- une région centrale, la région
médullaire, qui est pour l'essentiel un tube creux,
- une région moyenne, le cortex, constituée
de cellules mortes, de forme allongée, associées à des pigments responsables de
la couleur du cheveu : les mélanines,
- d'une partie externe, la cuticule,
faite d'écailles, qui sont des cellules plates, sans noyau et non pigmentées.
La tige
est kératinisée c'est-à-dire que les cellules du cortex contiennent de la
kératine. La kératine est constituée de chaînes d'acides aminés – surtout
glycine, leucine et cystéine – organisées en hélice.
Chaîne
d'acides aminés Avec dans R, R',…. de nombreux
groupements –CH2- mais aussi des groupements -COOH, -NH2,
-SH, …. |
Liaison
peptidique |
Organisation
en hélice |
On
remarquera tout particulièrement les ponts disulfures. Ils sont dus à
l'association de deux molécules de cystéine, suite à un processus biologique
d'oxydation qui se produit pour former la cystine
1-2) Couleur des
cheveux
La
couleur naturelle des cheveux est due à des pigments, les mélanines, qui sont présents
dans le cortex. On distingue l'eumélanine et la phéomélanine.
L'eumélanine
est un pigment noir, tirant son origine d'un acide aminé, la tyrosine qui,
après oxydation et polymérisation, donne une structure moléculaire en mosaïque
comportant de très nombreuses doubles liaisons. Une telle structure entraîne
une absorption de toutes les radiations du spectre visible. Il en résulte un
composé de couleur noire.
La
phéomélanine est un pigment jaune orangé qui a pour origine de la tyrosine et
de la cystéine et qui par un processus analogue donne une structure un peu
différente.
Les
cheveux bruns et noirs sont riches en eumélanine.
Les
cheveux blonds et roux sont riches en phéomélanine.
|
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Les deux
mélanines |
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1-3) Teinture des
cheveux
Pour
des raisons purement esthétiques on peut vouloir teindre ses cheveux.
On peut
envisager deux modes de teinture
Faire
une coloration de cheveux qui ont tendance à perdre leur couleur d'origine,
c'est à dire qui blanchissent en nombre plus ou moins important au fil du
temps. On fera alors une coloration ton sur ton ou dans un ton très voisin
susceptible de produire un certain embellissement.
Ce
procédé est une teinture temporaire, dite aussi semi-permanente.
Les
colorants sont des colorants directs.
Faire
un changement radical de la teinte de la chevelure.
Ce
procédé est conçu pour faire apparaître la nouvelle couleur tout en estompant
la couleur d'origine.
On
opère avec des produits appelés "colorants d'oxydation" et nous
justifierons ce terme.
On
obtient une teinture permanente. Elle est définitive à ceci près que la teinte
d'origine réapparaîtra en partant de la base ; c'est ce qu'on appelle
"l'effet racine".
Décoloration
Un
changement de teinte donne plus facilement de bons résultats si on veut passer
du blond au brun, d'une teinte claire à une teinte plus foncée. L'inverse suppose
un traitement énergique de décoloration et des produits d'accompagnement pour
retrouver des cheveux dans un état final convenable.
Teintures
naturelles
Le plus
souvent, les produits colorants utilisés sont synthétiques. Leur innocuité est
surveillée par des organismes spécialisés.
Cependant,
certains consommateurs souhaitent utiliser seulement des produits qui ne sont
pas artificiels, c'est à dire non issus de la chimie de synthèse. Nous
réserverons une partie de cet exposé aux teintures à base de substances
naturelles.
2) Coloration permanente – Colorants
d'oxydation
Ne pas
confondre avec une "permanente" qui concerne la mise en forme de la
chevelure.
2-1) Les produits
Les
produits utilisés pour la coloration permanente sont, au départ, des composés
pratiquement incolores.
On fait
appel à deux molécules : une base et un coupleur, qui sont dénommés
"précurseurs".
La base
est une diamine aromatique ou un amino-phénol avec des groupements en para (ou
parfois en ortho).
Le
coupleur est une diamine aromatique, un amino-phénol ou un diphénol avec des
groupements en méta.
Pour
obtenir le colorant, on effectue une copolymérisation en présence d'un oxydant
: l'eau oxygénée à 20 volumes (6% en masse).
Le
processus repose sur la réactivité des quinones imines ou des quinones diimines
(plus spécialement les formes para).
|
|
Quinone-imine |
Quinone-di
imine |
Prenons
la p.phénylène diamine comme base et la m.phénylène diamine comme coupleur.
La
m-phénylène diamine possède des sommets en para d'un des –NH2 et en
ortho de l'autre –NH2 .
Ces
sommets sont très favorables aux substitutions
D'où
réaction avec la p-quinone di imine
Une deuxième
oxydation
et une
deuxième substitution avec, ici, la p-phénylène diamine réagissant sur
l'amino-indamine
Si on
avait choisi le résorcinol
comme
coupleur, les étapes auraient été
La
multiplicité des nuances se manifeste en fonction des molécules qu'on utilise
au départ.
Il ne
faut pas s'étonner de voir pris en compte des bleus, des verts, …. La teinture
mise en œuvre est pratiquement toujours le résultat d'un mélange de plusieurs
systèmes base/coupleur.
En
mélangeant jaune, rouge et bleu, on obtient une teinte brune plus ou moins
foncée selon les proportions. Dans certains cas elle "donne de la
chaleur".
Les jaunes
interviennent normalement pour les blonds.
Les
rouges approfondissent les teintes claires et donnent des auburns très prisés.
La
créativité est sans limite.
2-2) La fixation
des colorants sur les cheveux
Pour
être définitivement fixé le colorant doit pénétrer dans le cortex.
On est
en phase aqueuse, ce qui peut détruire des liaisons hydrogène qui existaient
entre les groupements peptidiques.
On
réalise un pH légèrement basique, entre 9 et 10, grâce à de l'ammoniaque ou de
l'éthanolamine, ce qui détruit des liaisons ioniques entre les chaînes
polypeptidiques de kératine.
En
conséquence :
Sous
l'effet du traitement qui fait suite à l'application de la teinture
les
phénomènes inverses se produisent :
le
colorant est définitivement emprisonné.
Le colorant
est à l'état dispersé.
Il n'y
a pas de liaisons chimiques particulières entre le colorant et la kératine. Le
colorant est adsorbé (forces de Van der Waals).
Remarque :
Il en
est de même entre les mélanines et la kératine.
3) Coloration semi-permanente – Colorants directs :
3-1) Principe
Il
s'agit de restaurer la couleur habituelle du cheveu qui a tendance à
s'éclaircir au fil du temps à cause de la disparition progressive des
mélanines.
Le
colorant pénètrera à travers les écailles de la cuticule et se fixera à la
périphérie du cortex.
Il sera
progressivement éliminé au cours des shampoings successifs, disons cinq ou six.
Sont
mises en jeu des molécules chromogènes c'est-à-dire pourvues :
|
|
|
|
…… |
-OH -NH2 -X -R …….
Ainsi
la p-phénylène diamine
est
incolore, mais
est
rouge, et
est
magenta.
3-2) Dénomination
des produits
Il est
important de repérer ces composés de façon précise car ils sont nombreux et les
confusions sont faciles.
Chaque
colorant , outre son numéro CAS (Chemical Abstracts Service) qui est attribué à
tous les produits chimiques possède un numéro dans le Colours Index (CI) et un
numéro attribué par la Commission Européenne (EC) anciennement EINECS ou
ELINCS.
Dans le
commerce le nom du colorant, en général un nom de couleur suivi d'un numéro,
peut-être précédé d'une mention :
HC (High Concentration)
acid
basic
disperse
Il est
fait usage de la langue anglaise.
Prenons
l'exemple d'un certain jaune
nom : Basic Yellow n° 57
CAS : 68391-31-1
CI : 12719
EC (ex ELINCS) : 269-943-5
Dans
l'industrie des cosmétiques on utilise principalement le nom. Ici on a le Basic
Yellow 57
Il faut
être très attentif à ces indications.
Ainsi
il ne faudrait pas confondre :
le HC
Violet n° 1 qui est un dérivé de la p-phénylène diamine et le disperse Violet 1
qui est un dérivé anthraquinonique.
3-3) Familles de
colorants directs
Voici classés
par familles chimiques, des colorants directs parmi les plus connus.
- Azoïques
|
HC
Yellow 7 |
|
Basic
Brown 17 |
|
Yellow 6 ou Sunset Yellow FCF |
|
Yellow
5 ou tartrazine |
|
Basic Yellow 57 |
|
HC
Yellow 13 |
- Dérivés
de p-phénylène diamine
|
HC Violet 1 |
|
HC Red 10 |
|
HC Blue 2 |
|
HC Red 1 |
- Dérivés
de m-phénylène diamine
|
HC Yellow 10 |
- Dérivés
d'o-phénylène diamine
|
HC Yellow 2 |
- Dérivés
d'aminophénols
|
Rodol 9R (brun orange) |
- Dérivés
quinoniques
|
Disperse violet 1 |
|
HC Blue 14 |
|
Basic Blue 99 |
Remarque :
Ces
colorants peuvent être ajoutés en petite quantité aux
"après-shampoings", à raison d'un ou deux par formulation.
3-4) Additifs
aux colorants directs
On
conçoit que les substances fondamentalement colorantes soient accompagnées de
produits facilitant la mise en œuvre et assurant la conservation de la
teinture.
Citons
quelques uns de ces composés qui remplissent ces fonctions mais ce n'est qu'un
aperçu car de longues listes figurent sur les étiquettes des produits du
commerce.
NB : Les formules très
connues ne sont pas rappelées.
Ingrédients
nécessaires à la confection du produit
Eau, éthanol, propan-2-ol,
propan-1,2-diol (propylèneglycol),
hexyldécanol
(2-hexyldécan-1-ol)
Cocamido propyl bétaïne
La bétaïne ordinaire
a pour formule
Le produit servant à la synthèse
du dispersant est l'huile de noix de coco d'où l'appellation
"cocamido".
Dans cette huile le principal
constituant correspond à l'acide laurique (C12) d'où ci-dessus la
représentation de la lauramido propyl bétaïne
Acide laurique (C12)
Polysorbate-20
à base d'acides gras et d'oxyde d'éthylène
structure d'un
polysorbate ( x+y+z+w = 20) où l'acide gras est R-COOH
Hydroxy éthyl cellulose
Alcool stéarylique (C18)
CH3-(CH2)16-CH2OH
Hydroxy éthyl cellulose
Remarque : qu'un ingrédient
joue plusieurs rôles n'est pas exceptionnel.
Ammoniaque
Ethanol amine H2N-CH2-CH2OH
Acide lactique CH3-CHOH-COOH
Acide citrique
Ø Protection
contre l'oxydation : tocophérol
Ici
l'α-tocophérol
Il existe trois
autres molécules très voisines : les tocophérols β,γ,d.
Ø Protection
contre les UV : salicylate de benzyle
Ø Protection
contre les micro-organismes (biocides) : p-hydroxybenzoates d'alkyle (Parabens)
R étant Me, Et, Prop,
But.
L'extraction de parfums naturels ne suffit
pas au regard des besoins. Pour une diffusion à grande échelle on utilise des
produits synthétiques odorants.
Il peut s'agir de la copie d'une molécule
naturelle, par exemple le citronellol
Il peut s'agir aussi de succédanés.
Ainsi l'extraction des principes odorants
du muguet est très difficile ; on les remplace par des molécules ayant à peu
près la même odeur :
le terpinéol
ou l'acétate de 3-phénylpropyle
Concernant
plus spécialement les cheveux
On peut mentionner des hydratants et
des conditionneurs
Ils sont moins importants que dans des produits
de protection de la peau mais ils aident à maintenir l'eau intérieure du cheveu
et permettent d'éviter de laisser des cheveux trop secs.
Deceth-5
PEG-50 palmamide hydrogéné
avec x+y = 50
R correspond aux différents acides gras de
l'huile de palme :
35% d'acide oléique
les acides oléiques et linoléiques sont
hydrogénés.
C'est ce qu'on appelle des agents
conditionneurs.
Il s'agit de polymères (ou de copolymères)
dont le motif constitutif comporte une ou plusieurs fonctions ammonium
quaternaire.
Exemple :
Les longues molécules de polyquaterniums
ne peuvent pas pénétrer dans la kératine mais elles peuvent y adhérer
superficiellement.
Au pH de traitement par les teintures
(9-10) la kératine est plutôt chargée négativement (-COO- des
groupes terminaux des chaînes de polypeptides ou des diacides aminés comme
l'acide aspartique et l'acide glutamique) ; en outre,
les ions
peuvent établir des liaisons ion-dipôle
avec les groupements
par exemple. Il peut y avoir d'autres
possibilités.
De ce fait se met en place un film lisse
avec pour conséquences :
Ø des
cheveux brillants
Ø des
cheveux faciles à démêler, parce que le film empêche les frictions des parties
qui seraient rugueuses
Ø protection
contre l'extérieur : le peigne glisse.
Remarque : Ajoutons que les
polyammoniums quaternaires sont aussi de bons antistatiques mais cela ne
concerne que les cheveux secs. Par frottement se développe de l'électricité
statique. Les charges
font baisser la
quantité de charges négatives. Alors les charges (+) prédominent et se
repoussent ; il en résulte une coiffure qui a du volume.
Rappelons pour finir
que certains ingrédients jouent plusieurs rôles.
Un exemple parmi
beaucoup d'autres :
le chlorure de
stéaryl diméthyl benzyl ammonium
est émulsifiant,
antistatique et biocide.
4)
Décoloration de la chevelure
La décoloration consiste à détruire
les mélanines par oxydation sous l'effet de l'eau oxygénée.
Pour atteindre les mélanines,
l'oxydant doit franchir les hélices de kératine, qui risquent d'être
endommagées. On évite une action trop brutale de l'eau oxygénée en ajoutant de
l'acide phosphorique H3PO4 qui la stabilise.
Avec en plus du
monohydrogénophosphate de sodium Na2HPO4 il s'exerce un
effet tampon.
On ajoute un agent épaississant
comme l'alcool cétéarylique, mélange d'alcool cétylique (C16) et
stéarylique (C18) issu de l'huile de noix de coco et qui est aussi
un émulsionnant et un stabilisant.
Le cheveu devient rêche.
Après la décoloration, il faut faire
un lavage et un shampoing acide qui referme les écailles et, de ce fait, rend
le cheveu lisse.
5-1) Sources de
colorants naturels
De très nombreuses substances
d'origine végétale sont susceptibles de fournir des colorants. Certaines
appliquées dans des conditions qui n'altèrent pas le cheveu, donnent de bons
résultats ; mais le dépôt étant superficiel, la teinture est temporaire et
s'estompera après quelques shampoings.
Voici des plantes
utilisées de nos jours à cet effet.
En principe pour
chacune nous indiquerons successivement
Ø le
nom de la plante
Ø la
partie à utiliser
Ø la
substance colorante
C'est sur la nature
de cette dernière que repose la classification des teintures que nous allons
énumérer.
Principales familles
chimiques de colorants naturels pour la teinture des cheveux
Henné
Ø arbuste
de quelques mètres de haut ; importantes plantations en Inde, Egypte, Soudan.
Ø feuilles
(séchées)
Ø teinture
brun roux due à la lawsone
Brou de noix
Ø Le
brou est l'enveloppe verte, charnue, qui entoure la coque de la noix encore sur
l'arbre.
Ø La
teinture, brun assez foncé, est due à la juglone (mélangée à des tanins)
Garance
Ø
plante grimpante
Ø
la racine
Ø
teinte rouge orangée due à l'alizarine
Rhubarbe
Ø
plante à très grandes feuilles ondulées
Ø
le rhizome
Ø
teinte jaune orangé due au chrysophanol
carthame
Ø
plante herbacée cultivée notamment en Méditerranée
orientale
Ø
fleurs orangé vif
Ø
la carthamine est un C-glycoside
; c'est une quino-chalcone liée
à deux molécules de β-D-glucose
Ø
les plantes à anthocyanes sont très répandues. Il est
commode d'utiliser sureau (baies mûres), myrtilles, mûres des
ronces, …. qui teignent facilement en bleu foncé.
Ø
les aglycones sont des anthocyanidines ; la structure
fondamentale est le cation flavylium
R1 est –OH ou ose
R2 est –H, -OH ou ose
R3, R4 -H, OH ou –OCH3
En milieu acide ces substances
sont rouges.
En milieu basique, elles
deviennent bleu-noir.
Exemple : la cyanidine, extrêmement
répandue :
Bois de campêche
Ø
l'arbre à campêche est un grand arbre, très répandu au
Mexique, notamment dans la baie de Campêche qui lui a donné son nom.
Ø
on extrait à partir des copeaux un concentré dont le
principal constituant est l'hématoxyline. Cette substance devient rapidement
rouge à brun foncé à l'air ; il se forme de l'hématéine.
Les formules stéréochimiques ont
été établies à une époque relativement récente et on leur donne le nom
d'homoisoflavonoïdes.
Curcuma
Ø
plante herbacée des pays tropicaux
Ø
on extrait du rhizome une matière colorante jaune
contenant principalement de la curcumine
Indigotier – Pastel
Ø
On peut tirer l'indigo
¾
du pastel (Isatis tinctoria), grande plante
herbacée à fleurs jaunes, longtemps cultivé en France, à l'est de Toulouse. On
utilise les feuilles.
¾
de l'indigotier (Indigofera tinctoria), buisson
pouvant atteindre un mètre, à fleurs rose violacé, qui pousse spontanément dans
les régions tropicales. On peut utiliser toutes les parties aériennes de la
plante.
Ø
Au départ, on a à faire à des hétérosides d'indoxyle
incolores. L'union de deux molécules d'indoxyle, à l'air, donne l'indigo
|
|
Indoxyle |
Indigo |
Ø
l'indigo sert à approfondir la couleur de cheveux déjà
foncés ; il donne des reflets bleus à une chevelure noire.
Ø
les bétalaïnes sont les pigments rouge violacé de la betterave
rouge. On distingue les bétacyanines et les bétaxanthines. Les bétacyanines
sont les plus importantes.
Ø
c'est évidemment la racine qu'on utilise. En faisant bouillir
la racine coupée en morceaux, on obtient un jus rouge rosé violacé. Il contient
de la bétacyanine, hétéroside de la bétanidine.
|
Bétanidine |
5-2)
Conditions de mise en œuvre
On
peut opérer de façon artisanale avec les plantes dont on dispose aisément.
Mais
des produits existent dans le commerce ; les résultats sont alors plus
satisfaisants avec des mélanges de colorants naturels.
Par
exemple, henné + teinture de bois de campêche + indigo.
Et
il arrive qu'on ait ajouté des produits artificiels pour faciliter
l'application. Par exemple de la cocamide diéthanol amine (cocamide DEA)
d'origine
à la fois végétale et synthétique, puisque issue de la réaction de la diéthanol
amine avec l'huile de noix de coco ; elle a un pouvoir émulsifiant et
stabilisant.