COLLES ET ADHESIFS

Gérard GOMEZ


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1) Définitions :

Lorsqu'on veut fixer deux surfaces l'une par rapport à l'autre, on place entre elles une substance liquide ou pâteuse, en couche mince, qui en "séchant" forme un lien généralement très solide et définitif.

On donne à cette substance le nom d'adhésif si elle est synthétique et de colle si elle est naturelle.

Dans l'exposé qui suit on utilisera exclusivement le terme d'adhésif étant entendu que ce qui sera dit sera aussi valable pour les colles.

Remarques :

- Il existe des cas où on ne souhaite pas que le collage soit définitif ("post-it" par exemple) mais au contraire qu'il permette la séparation facile des surfaces et une adhérence renouvelée à chaque contact (annexe 9).

- Il existe des cas où le collage peut se faire directement entre les deux surfaces sans qu'on ait besoin de mettre d'interface c'est-à-dire d'adhésif : c'est le cas des collages moléculaires.

            - Des colles particulières : les colles biologiques à usage chirurgical.

2) Mécanisme du collage – Conditions d'un bon collage :

            2-1) Mécanisme du collage :

Lorsqu'on souhaite tracter une voiture en panne au moyen d'un autre véhicule on sait qu'il faut :

            - fixer  solidement un lien à l'un des véhicules,

            - fixer ce même lien tout aussi solidement à l'autre véhicule,

            - on sait aussi qu'il faut de préférence que ce lien soit rigide c'est-à-dire qu'une barre est préférable à une corde.

Pour un collage on a le même schéma, l'adhésif doit se fixer solidement sur les deux surfaces en vis-à-vis et il doit se rigidifier pour former un lien résistant.

            2-2) La chimie du collage :

            - L'adhésif doit se fixer solidement sur les surfaces :

Comme les vernis, peintures, teintures et encres qui doivent "s'accrocher" au support, les molécules d'adhésif doivent former avec les molécules du support des liaisons fortes (covalentes ou ioniques) ; elles peuvent aussi former des liaisons de plus faible énergie (liaisons hydrogène par exemple) qui, si elles sont seules à s'exercer, doivent être en plus grand nombre pour permettre une fixation suffisante.

            - L'adhésif doit se rigidifier :

Tous les adhésifs sont des polymères ; certains ont déjà leur structure et sont dans un solvant approprié (eau ou solvant organique), c'est par évaporation du solvant qu'ils deviennent rigides ; d'autres sont à l'état de monomère et ils deviennent rigides en se polymérisant ; pour d'autres encore qui se présentent en deux parties ce n'est qu'en mélangeant ces deux parties que la polymérisation a lieu.

 

Un exemple de collage à liaison covalente :

Lorsqu'on colle deux plaques de verre par des adhésifs à base de silanols par exemple, des liaisons Si-O-Si se forment ; l'énergie d'adhérence est grande ; c'est un collage efficace :

On représente ainsi la plaque de verre

SILICE.gif

L'adhésif en présence d'humidité donne un silanol :

 

SILICON.gif

A pouvant être un groupe hydroxyle, amine ou autre.

Le collage se déroule comme suit :

 

a) Le verre adsorbe l'adhésif : des liaisons hydrogène s'établissent entre le verre et l'adhésif

SILICEADSORPTION.gif

 

            b) Des liaisons hydrogène s'établissent à l'intérieur de l'adhésif

SILICESECHAGE.gif

            c) Une polymérisation par condensation se produit (élimination de molécules d'eau) et des liaisons covalentes s'établissent :

SILICEPOLYM.gif

 

Une deuxième surface de verre située au dessus (dans ce schéma) serait traitée dans des conditions identiques. Une réticulation à base de liaisons Si-O-Si assure la cohésion de l'ensemble d'où la solidité recherchée.

 

            2-3) Considérations physiques lors d'un collage :

a) Il est capital que les liaisons entre adhésif et support soient résistantes, encore faut-il qu'elles puissent s'établir c'est-à-dire qu'il y ait un bon contact entre l'adhésif et les surfaces à coller.

L'adhésif doit pouvoir s'étaler sur le support, on dit qu'il doit pouvoir mouiller la surface sur laquelle on l'applique ; cela met en jeu une notion de physique : la tension superficielle.

Versons une goutte d'eau sur une surface lisse ; on peut observer deux phénomènes différents selon l'état de propreté de la surface :

TENSIONSUP.gif

La présence d'un film gras, de poussières ou de salissures diverses, augmente la tension superficielle et empêche la goutte d'eau de s'étaler ; au contraire un tensio-actif diminue la tension superficielle et permet cet étalement, on dit que le liquide mouille mieux la surface.

Pour améliorer le contact entre adhésif et support on a donc intérêt à avoir un support propre et notamment dégraissé.

 

                        b) Les micro-cavités présentes à la surface du support seront aussi un facteur favorable au collage ; elles doivent pouvoir recevoir l'adhésif (qui doit être suffisamment fluide) et seront des points d'ancrage de l'adhésif sur le support. Parfois on passe un agent abrasif à la surface des supports lisses pour multiplier ces micro-cavités :

 

COLLES2.gif 

            2-4) Les conditions d'un bon collage :

En rassemblant ce qui vient d'être dit on résume les conditions d'un bon collage :

            - Il convient d'adapter la nature chimique de l'adhésif à celle du support pour qu'il s'établisse des liaisons chimiques si possible de forte énergie.

            - Il convient de nettoyer parfaitement les surfaces à coller pour agir sur la tension superficielle (en la diminuant) et pour permettre à l'adhésif de s'étaler sur le support.

            - Les micro-cavités des surfaces à coller sont intéressantes comme points d'ancrage de l'adhésif ; on peut donc au besoin les créer avec un agent abrasif.

 

3) Quelques types de colles et d'adhésifs et les surfaces sur lesquelles ils s'appliquent :

Il a été dit plus haut que tous les adhésifs sont des polymères ; ils peuvent déjà être sous forme de polymère dissous dans un solvant (ou dans l'eau) et ils deviennent rigides par évaporation du solvant (ou de l'eau), ou se ramollir sous l'effet de la chaleur et se solidifier en se refroidissant ; dans tous les cas c'est un processus physique qui leur donne leur rigidité.

Pour d'autres ils ne préexistent pas sous forme de polymère mais sous forme de monomères ou d'oligomères et se polymérisent au moment du collage ; c'est un processus chimique qui leur donne leur rigidité.

           

3-1) La rigidité de l'adhésif est obtenue par un processus physique :

 

                        a) par évaporation de l'eau :

 

- Nature chimique :

v  C'est le cas des colles à base de protéines ; par exemple le collagène que l'on peut recueillir en faisant bouillir des os, des tendons, de divers tissus conjonctifs de mammifères et de poissons ; le produit obtenu, gélatineux, est transformé en poudre.

v  On peut également avoir des colles à base de polyholosides (amidon, dextrines (annexe 1)) à disperser dans l'eau.

v  C'est encore le cas du poly(alcool vinylique) (annexe 2) et du poly(acétate de vinyle) (annexe 2) en émulsion dans l’eau, colle blanche pour carton et bois

 

Par évaporation de l'eau l'adhésif ou la colle forme un film continu. Sur le support déjà enduit, le film retrouve ses propriétés adhésives par réhumidification

 

            - Utilisation de ces colles et adhésifs :

On les utilise pour coller le papier et les papiers peints, les étiquettes qui ne sont pas auto-adhésives…..

 

v  Dans cette catégorie, on peut aussi classer l'adhésif urée-formol (annexe 3) ; il est utilisé pour le bois (contreplaqué, aggloméré).

 

                        b) par évaporation d'un solvant autre que l'eau :

            - Nature chimique

Ce sont des adhésifs à base de polymères vinyliques (poly(acétate de vinyle)) (annexe 2), de polyméthacrylate de méthyle (annexe 4), de caoutchouc naturel et synthétique (annexe 5), de polyuréthane (annexe 6)

            - Nature du solvant

Il s'agit d'un mélange comprenant  des esters (acétate d'éthyle notamment), des hydrocarbures aliphatiques (éther de pétrole), des cétones (propanone notamment).

            - Utilisation de ces colles et adhésifs :

On les utilise comme colles domestiques (bois, cartons, tissus) ou pour coller les conduits en PVC.

Une autre façon d'utiliser certains de ces adhésifs (colle Néoprène : polychloroprène (annexe 5)) :

Colle contact : On applique la colle sur les deux faces à joindre ; on laisse sécher puis on applique les deux surfaces l'une contre l'autre ; la prise est très rapide.

La colle contact est surtout utilisée pour coller le bois, le caoutchouc, le cuir, les objets en plastique souple, les mousses rigides.

 

                        c) Les adhésifs thermoplastiques :

            - Nature chimique :

Ce sont des adhésifs à base de polyamides ou de polyesters (PET, EVA) (annexe 8)

Le polymère se ramollit lorsqu'on le chauffe (les chaînes macromoléculaires linéaires ou avec quelques ramifications peuvent glisser les unes sur les autres à partir d'une certaine température d'où une certaine malléabilité) ce qui permet de l'étaler ; il est alors collant ; il se rigidifie par refroidissement (enchevêtrement des chaînes).

            - Utilisation de ces adhésifs :

Collage du bois, du cuir, emballages, reliure, industrie textile…

 

                        d) Les auto-adhésifs :

La différence avec les précédents est qu'ils sont appliqués sur un support et qu'ils gardent à l'état sec leurs propriétés adhésives ; il suffira alors de mettre la face collante du premier support en contact avec un autre support.

            - Nature chimique :

Deux familles :

            * A base de polymères acryliques (annexe 7) dispersés dans l'eau (émulsion) ; on ajoute des agents antibactériens ; on laisse évaporer l'eau.

            * A base de caoutchoucs naturels ou synthétiques (annexe 5) associés à des résines aliphatiques ou aromatiques, à des plastifiants, à des charges (talc, silice, carbonate de calcium), à des "tacktifiants" qui permettent de moduler la force du collage et à des anti-oxydants.

Après élimination des solvants utilisés pour mettre ces substances en solution ou en émulsion, on obtient un solide. Ce solide est fondu et pulvérisé au pistolet pour pouvoir être appliqué (adhésifs (hot-melt)).

            - Utilisation de ces adhésifs

Rubans autoadhésifs, étiquettes autocollantes (qui peuvent revenir plusieurs fois sur leur support d'origine (feuille de polyester siliconé)), post-it (qui peut aussi se coller plusieurs fois mais sur n'importe quel support)……

 

            3-2) Les adhésifs à durcissement chimique :

 

                        3-2-1) Adhésifs à deux composants :

Le durcissement résulte de la réaction entre une résine (polymère) et un durcisseur.

 

                        a) Polyuréthanes :

            - Nature chimique :

·         La résine est formée d'un polymère hydroxylé comme par exemple le polyméthacrylate de 2-hydroxyéthyle :

RESINEPU.gif

·         Le durcisseur est par exemple le toluène-2,4-diisocyanate ou le toluène-2,6-diisocyanate (TDI) :

POLYURETHANE4.gif

 

Le polymère rigide obtenu est :

POLYURETHANE3.gif

           

- Utilisation de ces adhésifs :

§  Collage de polymères en mousse : Polyuréthane (PUR),  Polyéthylène (PE) ou Polystyrène (PS) expansé.

§  Collage d'emballages souples (on appelle emballages souples des films ou des sachets dont l'épaisseur ne dépasse pas 100µm).

§  Collage des pare-brise.

 

                        b) Polymères à partir d'époxydes :

 

            - Nature chimique :

 

·         La résine :

 

C'est une résine époxyde à base de bisphénol A. La macromolécule peut se représenter ainsi :

ARALDITERESINE.gif

Elle est appelée résine diglycidyléther du bisphénol A (DGEBA). Elle peut s'obtenir par action du bisphénol A :

BISPHENOL A.gif

Sur l'épichlorhydrine :

EPICHLORHYDRINE.gif

·         Le durcisseur :

 

C'est une amine, la 3-(N,N-diméthylaminopropyl)-propan-1,3-diamine :

DURCISSEURARALDITE.gif

 

·         La mise en contact de la résine et du durcisseur conduit à une réaction de réticulation.

On abrège la représentation de la résine afin de simplifier son écriture en faisant ressortir sa fonction active :

ABRRESINE.gif

On fait de même pour le durcisseur dont la fonction active est la fonction amine :

ABRDURCISSEUR.gif

On obtient alors les équations de réticulation :

RETICULATION.gif

R'.gif

 

            - Utilisation de ces adhésifs :

Araldite ® est une dénomination très connue de ce type d'adhésif. On utilise ces colles dites "époxy" pour verre, céramique, marbre, métal. Ces colles "époxy" sont presque toujours indispensables quand un métal est concerné. En outre elles donnent satisfaction dans les zones collées où une très forte résistance est nécessaire (réparations de clubs de golf).

 

                        3-2-2) Adhésifs monocomposants :

 

a) Adhésifs cyano-acryliques :

 

            - Nature chimique :

Le cyanoacrylate de méthyle

CYANOACRYLATE.gif

est un monomère qui se polymérise très rapidement en présence d'un nucléophile (souvent HO-) pour donner une colle très résistante :

COLLEACRYLIQUE.gif

           

            - Utilisation de ces adhésifs :

Superglue ® est une dénomination très connue de ce type d'adhésif. Ces adhésifs très résistants et à prise très rapide ont des usages industriels et domestiques.

Les colles cyanoacryliques sont susceptibles de convenir à tous les matériaux sauf le téflon. Dans les cas difficiles, polyéthylène par exemple, il faut ajouter un activateur spécifique.

Le cyanoacrylate de 2-octyle (Dermabond ®)

2-OCTYLE.gif

a trouvé des applications médicales, il permet dans certains cas d'éviter l’usage de fils ou d’agrafes pour suturer les plaies.

 

                        b) Adhésifs à base de polysilanes :

 

            - Nature chimique :

On appelle silanes les composés du silicium les plus simples ne comportant aucune liaison Si-O ; par exemple :

·         Des molécules renfermant silicium et hydrogène :         SiH4 monosilane           Si2H6 disilane

·         Des molécules chlorées :          SiH3Cl monochlorosilane           Si2Cl6 hexachlorodisilane

·         Des dérivés  organiques du silicium :    Si(C6H5)4 tétraphénylsilane         SiH2(CH3)2 diméthylsilane

·         Des dérivés organiques chlorés :          Si(C2H5)2Cl2 dichlorodiéthylsilane           Si(C6H5)HCl2 dichlorophénylsilane

Les polysilanes sont des polymères obtenus à partir des silanes chlorés ; on peut par exemple fabriquer  le poly(diméthylsilane) polymère cristallisé par une réaction comparable à celle de Wurtz :

DIMETHYLSILANE.gif

On peut aussi copolymériser de la même façon du diméthylsilane et du méthylphénylsilane pour obtenir un polymère non cristallisé (plus facilement soluble donc) :

COPOLYMERESILANE.gif

            - Utilisation de ces adhésifs :

Ces adhésifs adhèrent pratiquement à tous les supports ; Ces colles se distinguent surtout dans les cas où des joints de construction élastiques sont nécessaires.

 

                        c) Adhésifs à base de polysiloxanes (silicones) :

 

            - Nature chimique :

On appelle siloxanes les composés renfermant dans leur molécule une ou plusieurs liaisons Si-O-Si

On peut citer par exemple l' hexaméthyldisiloxane (CH3)3Si-O-Si(CH3)3 .

On appelle silicones des polysiloxanes c'est-à-dire des polymères ayant un grand nombre de liaisons Si-O-Si.

Les adhésifs au silicone monocomposant durcissent par polycondensation amorcée par l'humidité.

SILICON.gif

A pouvant être un groupe hydroxyle, amine, époxyde ou autre.

Puis des liaisons Si-O se créent par polycondensation avec perte d'eau :

SILICONES6.gif

 

 

            - Utilisation de ces adhésifs :

Les adhésifs au silicone permettent des collages sur des supports en verre et en céramique ; ils offrent une grande résistance à l'humidité et sont souvent utilisés dans les installations sanitaires comme joints d'étanchéité.

 

                        d) Adhésifs en anaérobie : (renseignements copiés sur le site de la marque Bostik : http://www.bostik.com/_upload/ressources/our_activity/types_de_collage_1.pdf)

 

- Technologie utilisée :

Les adhésifs en anaérobie sont basés sur la chimie des diacrylates ; ce sont des colles monocomposant qui durcissent rapidement pour former une surface d'adhésion résistante entre deux surfaces ne pouvant présenter aucune inclusion d'air.

- Procédé de collage :

L'oxygène est un inhibiteur pour les colles anaérobies. En présence d'oxygène dans l'air, le produit ne réagit pas et reste à l'état liquide. Les deux conditions suivantes sont nécessaires pour un durcissement correct :

•Contact avec une surface métallique.

• Absence d'oxygène ou d'air.

- Applications :

Ces colles sont recommandées pour une utilisation sur des surfaces métalliques, pour le blocage de boulons.

 

4) Le collage moléculaire :

C'est une technique qui est apparue dans les années 1980 en microélectronique. Elle permet par exemple de coller deux plaques de silicium ou deux plaques de silicium oxydées en surface, sans faire appel à un produit spécifique intermédiaire.

On rapproche le plus possible les deux plaques c'est-à-dire qu'on les rend suffisamment lisses pour que les atomes de l'une soient à une distance de l'ordre de quelques nanomètres des atomes de l'autre ; les forces attractives entre les deux structures sont alors assez élevées pour provoquer l'adhérence moléculaire ; ce sont des forces de Van der Walls qui, on le sait, sont d'autant plus importantes que la distance entre les surfaces est faible. Dans beaucoup d'applications ces collages moléculaires sont réalisés à température et pression ordinaires après un nettoyage chimique des surfaces.

Si on veut renforcer les énergies de collage (c'est-à-dire rendre le collage plus résistant) on peut mettre en œuvre un traitement thermique ; plus les températures seront hautes et plus les énergies de collage seront importantes. Au-delà d'une certaine température (qui dépend de la nature hydrophile ou hydrophobe de la surface et du nettoyage de celle-ci) la majorité des liaisons entre les deux surfaces sera des liaisons covalentes.

Deux exemples :

            - Le collage de deux plaques de silicium dont les surfaces sont hydrophobes pourra par exemple être suivi d'un traitement thermique à 600°C. Il en résultera des liaisons covalentes Si-Si

            - Le collage de deux plaques de silicium oxydées dont les surfaces sont hydrophiles mettra en jeu à 150°C des liaisons hydrogènes (avec les monocouches moléculaires d'eau adsorbée à leur surface) plus "résistantes" que les forces de Van der Walls. Chauffées vers 700°C il se formera des liaisons Si-O-Si covalentes.

La création de structures SOI (Silicium sur isolant) pour la réalisation de circuits intégrés, s'appuie largement sur le collage par adhérence moléculaire.

 

5) Coller une matière anti-adhésive :

Le PTFE est thermostable (Fusion à 327°C) et lorsqu'il constitue le revêtement anti-adhésif d'un ustensile de cuisine le fabricant conseille une utilisation de l'ustensile jusqu'à environ 250°C ; il est chimiquement inerte et anti-adhésif donc ayant un coefficient de frottement très faible, ce qui s'explique, chimiquement parlant, par le fait que sa longue barrière d'atomes de fluor l'isole et qu'il refuse toute alliance avec l'extérieur.

Pour fixer le téflon sur un métal on peut envisager deux méthodes :

 

6) Des matières qui ne peuvent pas se coller :

Les produits actuels permettent des collages de deux matières éventuellement très différentes l'une de l'autre. Comme colle polyvalentes et d'une grande efficacité on peut citer sans doute les cyano-acryliques et les "époxy".

Pourtant, polyéthylène, polypropylène, particulièrement inertes, refusent de fixer les colles même réputées les plus performantes, sauf par addition d'un activateur spécifique.


Annexe 1

L'amidon natif se présente sous forme de grains de taille variable insolubles dans l'eau froide. Dans l'eau chaude (70°C environ), l'amidon gonfle (empois) et l'on peut séparer ses deux constituants principaux : l'amylose (ou amidon linéaire) environ 20%, peu soluble dans l'eau froide et l'amylopectine 80% (ou amidon ramifié). Ce sont deux polymères du glucose, l'amylose ayant une masse molaire de l'ordre de 500 000 g.mol-1 et l'amylopectine de plusieurs millions de g.mol-1.
Dans l'amylopectine il y a un enchaînement 1-6 environ tous les 25 unités glucose.

 

AMYLOSEAMYLOPECTINE

Si on hydrolyse complètement l'amidon soit par des enzymes soit par un acide on peut arriver au glucose ; si on s'arrête en cours de fermentation on obtient un sirop composé de glucose, de maltose et d'holosides de plus grande masse molaire. Le mélange est appelé dextrines.


Annexe 2

Le motif du poly(alcool vinylique) s'écrit :

POLYALCOOLDEVINYLE2.gif

Il s'obtient par hydrolyse du poly(acétate de vinyle) :

POLYACETATEDEVINYLE.gif


Annexe 3

 

Résine urée-formol :

AMINOPLASTE1

puis progressivement un réseau tridimensionnel serré :

AMINOPLASTES2


Annexe 4

Le polyméthacrylate de méthyle ou PMMA

 

PMMA.gif

 

s'obtient par polymérisation du méthacrylate de méthyle suivant l'équation :

 

PMMA2.gif

 


Annexe 5

Les caoutchoucs appartiennent à la famille des élastomères. Ce sont des substances qui sous l'effet de la traction subissent un allongement important (seules sont intéressantes celles dont les dimensions peuvent au moins tripler) qui cesse quand l'action mécanique cesse.
    - Le caoutchouc naturel extrait du latex de l'hévéa est le polyisoprène, l’isoprène étant le 2-méthylbuta-1,3-diène :
POLY3
Le motif du caoutchouc naturel :
CAOUTCHOUC

correspond à un enchaînement (Z) 1,4 de l'isoprène :
CAOUTCHNATUREL

            - Les caoutchoucs synthétiques sont nombreux ; on utilise notamment le poly(chloroprène) (polymère correspondant au 2-chlorobuta-1,3-diène ):

chloropr

Le motif du poly(chloroprène) :

 

CHLOROPRENE.gif

correspond à un enchaînement (Z) 1,4 du chloroprène.

 NEOPRENE.gif


Annexe 6

Résultent de l’action d’un di-isocyanate sur un diol

POLYURETHANE.gif
Remarque : c’est une polycondensation sans élimination. On fabrique couramment le polyuréthane pour lequel R est C6H5-CH3 et p = 4 ; le 4,4'-diphénylméthane diisocyanate (ou 4,4'-MDI) est aussi très utilisé.


Annexe 7

Ce sont des polymères dérivant de l’acide acrylique CH2=CH-COOH

 

Polyméthacrylates :

 

    - de méthyle : ou PMMA
POLYMETHACRYL

    - de 2-hydroxyéthyle:
POLYMETHYDROXY

Polyacrylates :

POLYACRYL

Polyacrylonitrile : ou PAN
POLYCYANO


Annexe 8

PET (Poly(téréphtalate d'éthylène glycol)) :

PET.gif

EVA (Copolymère éthylène-acétate de vinyle) :

EVA.gif


Annexe 9

La colle des "post-it" fait l'objet d'un brevet (US 3691140 A) dont voici le résumé :

Infusible, solvent-dispersible, solvent-insoluble, inherently tacky, elastomeric copolymer microspheres consist essentially of about 90 percent to about 99.5 percent by weight of at least one alkyl acrylate ester and about 10 to about 0.5 percent by weight of at least one monomer selected from the group consisting of substantially oil-insoluble, water-soluble, ionic monomers and maleic anhydride. The microspheres are prepared by aqueous suspension polymerization utilizing emulsifier in an amount greater than the critical micelle concentration in the absence of externally added protective colloids or the like.

….Et la traduction :

Les microsphères de copolymère élastomère infusibles, insolubles dans la plupart des solvants, dispersables dans ceux-ci, intrinsèquement collantes, sont essentiellement composées d'environ 90 % à environ 99,5 % en poids d'au moins un ester d'acrylate d'alkyle et d'environ 10 % à environ 0,5 % en poids d'au moins un monomère choisi dans le groupe constitué de monomères ioniques et d'anhydride maléique substantiellement insolubles dans l'huile et solubles dans l'eau. Les microsphères sont préparées par polymérisation en suspension aqueuse en utilisant un émulsifiant en quantité supérieure à la concentration critique en micelles, en l'absence de colloïdes protecteurs ou similaires ajoutés.

 

Il s'agit en fait d'un copolymère obtenu à partir de 90 à 99,5% en masse d'un ester, un acrylate d'alkyle

ACRYLATEDALKYLE.gif

et de 10 à 0,5 % en masse d'un monomère ionique (insoluble dans l'huile, soluble dans l'eau)

en présence d'anhydride maléique

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