CHAMPIGNONS

Couleurs – Toxicité – Quelques molécules précieuses.

 

Gérard GOMEZ

avec la collaboration de

Jacques BARON


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Plan de l'étude :

1) Généralités

2) La couleur des champignons

                2-1) Les bétalaïnes

                               2-1-1) Les bétacyanines

                               2-1-2) Les bétaxanthines

                               2-1-3) Quelques pigments d'Amanites et d'Hygrocybes

                               2-1-4) Biosynthèse des pigments bétalaïne par coupure oxydante de la dopa

                2-2) Les caroténoïdes

                2-3) Quinones

                                2-3-1) Des terphénylquinones

                               2-3-2) Des boviquinones

                               2-3-3) Des anthraquinones

                               2-3-4) Un pigment non quinonique mais dérivé de polycétide

                2-4) Des dérivés de l'acide pulvinique

                2-5) Un dérivé de cyclopentène dione

                2-6) Dérivés de pyrane dione

                2-7) Dérivés de la phénoxazone

                2-8) Dérivés du purpurogallol

                2-9) Dérivés de l'azulène

                2-10) Les allomélanines

3) Des molécules toxiques des champignons

                3-1) La muscarine

                3-2) L'acide iboténique

                3-3) Le muscimole

                3-4) La muscazone

                3-5) La coprine

                3-6) Les acides stizolobique et stizolobinique

                3-7) La Psilocyne et  la Psilocybine

                3-8) L' Orellanine

                3-9) La Muscaridine

                3-10) La Gyromitrine

                3-11) L'acide vulpinique

                3-12) Les acides acroméliques

                3-13) Les amatoxines, les phallotoxines et les virotoxines

                3-14) La patuline

                3-15) Les dérivés de l'acide lysergique

                3-16) Les aflatoxines

4) Quelques molécules précieuses

                4-1) Les pénicillines

                4-2) La ciclosporine A

                4-3) Les Céphalosporines

Annexe 1 Les polycétides



1) Généralités :

Un chapeau uniformément rouge ou rouge à pois blancs, ou encore rose, jaune, gris, violacé, brun ou simplement blanc, les champignons par leur couleur égayent nos sous-bois en automne.

Leur cueillette est un passe-temps très prisé par certains, en solitaire ou en famille, tradition très ancienne dont les archéologues ont trouvé des traces il y a plusieurs milliers d'années.

La plus grande prudence est recommandée dans cette activité qui peut se révéler très dangereuse comme l'attestent les nombreux cas d'intoxication, plusieurs centaines chaque année en France.

L'objet de cette étude est de recenser quelques molécules organiques qui contribuent à donner leur couleur aux champignons ainsi que quelques autres responsables de leur toxicité ; pour terminer on mentionnera quelques molécules précieuses que l'on trouve dans certains champignons microscopiques.

 

CHAMPIGNON1.jpg

CHAMPIGNON2.jpg

CHAMPIGNON3.jpg

Marasmius oreades ou Faux mousseron

Banque nationale de photos en SVT

(Jacques Janin)

Amanita muscaria ou Amanite tue-mouche. Banque nationale de photos en SVT.(J.P. Esteban)

Morchella rotunda ou Morille blonde

Banque nationale de photos en SVT

(Vincent Guili)

 

2) La couleur des champignons :

Les basidiomycètes davantage que les ascomycètes ont une diversité de couleurs remarquable due sans doute au hasard de l'évolution, sans que l'on puisse la relier à une quelconque fonction comme cela peut être le cas pour certains animaux (papillons) ou végétaux supérieurs.

Elle est rarement le fait d'une seule molécule ; elle résulte souvent de la superposition de plusieurs couleurs.

Les chlorophylles et les anthocyanes, pigments qui prédominent dans les végétaux ne sont pas présents du tout dans les champignons.

Bétalaïnes, caroténoïdes et autres terpénoïdes sont répandus dans quelques espèces de champignons supérieurs ; mais la plupart des pigments présents sont des quinones ou des structures conjuguées similaires.

            2-1) Les bétalaïnes :

Ce sont des pigments végétaux que l'on trouve dans certains champignons, les amanites et les hygrophores, mais aussi dans les betteraves (c'est d'ailleurs du nom latin de celles-ci Beta vulgaris que dérive ce nom), les figues de barbarie, les pourpiers, les pétales des  fleurs de certains arbustes comme le bougainvillier par exemple ….

Deux catégories de bétalaïnes, les bétacyanines et les bétaxanthines.

A noter que la couleur des bétalaïnes ne varie pratiquement pas en fonction du pH.

                        2-1-1) Les bétacyanines

La couleur de ces pigments : rouge foncé ou violet très soutenu.

La plupart sont des hétérosides ; une partie seulement de la molécule contribue à la couleur (chromophore) c'est la partie aglycone ; l'autre partie est un ose attaché au chromophore.

Des exemples de chromophore des bétacyanines :

 

BETANIDINE.gif

ISOBETANIDINE.gif

NEOBETANIDINE.gif

MUSCAPURPURINE

La bétanidine

L'isobétanidine

La néobétanidine

la muscapurpurine

 

                        2-1-2) Les bétaxanthines

La couleur de ces pigments : jaune à orangé.

Des exemples :

                                   - L'indicaxanthine

 

INDICAXANTHINE.gif

                                   - Les vulgaxanthines

 

VULGAXANTHINE I.gif

VULGAXANTHINE II.gif

Vulgaxanthine I

Vulgaxanthine II

 

                                   - Les miraxanthines

 

MIRAXANTHINE I.gif

MIRAXANTHINE II.gif

MIRAXANTHINE III.gif

MIRAXANTHINE IV.gif

Miraxanthine I

Miraxanthine II

Miraxanthine III

Miraxanthine V

 

                                   - La portulaxanthine

 

PORTULAXANTHINE

                                   - La musca-aurine

 

MUSCA-AURINE

 

                        2-1-3) Quelques pigments d'Amanites et d'Hygrocybes

 

 

AMANITAMUSCARIA

Amanita muscaria

 

 

La couleur vive du chapeau de l'Amanite tue-mouche (Amanita muscaria) par exemple est due au mélange d'un pigment orangé (bétaxanthine musca-aurine), d'un pigment jaune (muscaflavine) et d'un pigment violet (bétacyanine muscapurpurine) :

 

 

 

 

MUSCA-AURINE

 

 

MUSCAFLAVINE.gif

 

 

MUSCAPURPURINE

musca-aurine (orangé)

Muscaflavine (jaune)

Muscapurpurine (violet)

 

La muscaflavine est un isomère de l’acide bétalamique qui est à la base des bétalaïnes.

BETALAMIQUE.gif

 

HYGROCYBEVITELLINA.jpg

Hygrocybe vitellina

 

La plupart des Hygrocybes sont colorées par des bétalaïnes, mélanges de bétacyanines et bétaxanthines, mais dans des proportions variables ce qui explique leurs différences de couleurs qui vont du violet au rouge en passant par les orangés et les jaunes.

Ainsi L'Hygrocybe vitellina jaune vif contient essentiellement des bétaxanthines alors que l'Hygrocybe cochenille (Hygrocybe coccinea), elle, essentiellement des bétacyanines.

 

HYGROCYBECOCCINEA.jpg

Hygrocybe coccinea

 

                        2-1-4) Biosynthèse des pigments bétalaïne par coupure oxydante de la dopa

La dopa ou lévodopa est la (S) 3,4-dihydroxyphénylalanine. Elle dérive dans l'organisme de la phénylalanine via la L-tyrosine :

 

PHENYLALANINE.gif

L-TYROSINE.gif

L-DOPA.gif

Phénylalanine

L-Tyrosine

L-Dopa

 

 

Les voies de biosynthèse de l'indicaxanthine et de la muscaflavine à partir de la L-dopa par action de la dopadioxygénase sont les suivantes :

 

            - Indicaxanthine

 

SYNTHINDICA.gif

 

            - Muscaflavine

 

SYNTHMUSCAFLAVINE.gif

 

            2-2) Les caroténoïdes :

 

PLECTANIA

 

Plectania coccinea est un ascomycète qui se développe sur les bois morts. Sa fructification forme une petite coupe colorée en rouge par des pigments caroténoïdes.

L'analyse de ces pigments a révélé la présence de β-carotène, de plectaniaxanthine et de 2'-déhydroplectaniaxanthine pour ne citer que les caroténoïdes majeurs.

 

BETACarotene

β-Carotène pigment jaune orangé

PLECTANIAXANTHINE

Plectaniaxanthine pigment orangé

DEHYDROPLECTANIAXANTHINE

2'-déhydroplectaniaxanthine pigment pourpre

 

D'autres ascomycètes sont colorés par des caroténoïdes comme par exemple la Pézize orangée (Aleuria aurantia) ou la Léotie visqueuse (Leotia lubrica).

 

PEZIZE.jpg

PEZIZE2.jpg

Pézize orangée (Aleuria aurantia)

Léotie visqueuse (Leotia lubrica)

Gilles Carcassès - Boisemont

 

Des basidiomycètes aussi doivent leur coloration à ces pigments ; c'est notamment le cas des clavaires, des gastéromycètes (ancienne classification) et des chanterelles.

 

CLAVAIRE.jpg

GASTEROMYCETE

CANTHARELLUS2

Une Clavaire

(Champignons passion)

Scléroderme vulgaire (Scleroderma citrinum) un gastéromycète

Chanterelle

(Cantharellus cibarius)

 

C'est dans la Girolle (Cantharellus cibarius) qu'on a découvert pour la première fois la canthaxanthine, un colorant orangé :

CANTHAXANTHINE.gif

           

            2-3) Des quinones :

Ces pigments sont orangés, rouges ou bruns.

                                   2-3-1) Des terphénylquinones

C'est le cas de l'acide polyporique ou de l'atromentine :

 

POLYPORIQUE.gif

 

 

On trouve de l'acide polyporique dans le cèpe de Bordeaux (Boletus edulis), mais aussi dans Suillus piperatus, Xerocomus badius, Paxillus et Chrysenteron

Acide polyporique

 

 

ATROMENTINE.gif

L'atromentine a été découverte en 1878 par Thörner chez Paxillus atrotomentosus.

Bien que la teneur en atromentine de ce champignon soit importante (elle peut atteindre 3,6% du poids sec) sa chair apparaît presque incolore ; on explique cela  par le fait que l'atromentine est essentiellement sous forme de leuco-dérivé.

On en trouve aussi dans le Bolet à chair jaune (Xerocomus chrysenteron).

Atromentine

 

 

                                   2-3-2) Des boviquinones :

            - Boviquinone 4 (ou bovinone)

 

BOVIQUINONE4.gif

 

 

 

 

 

ou

BOVIQUINONE42.gif

Cette molécule est présente dans Suillus bovinus le bolet des bouviers.

 

            - (E,E)-Boviquinone 3 (ou Helveticone)

 

BOVIQUINONE3.gif

 

 

 

ou

 

BOVIQUINONE32.gif

molécule présente dans Chroogomphus rutilus ou Gomphide rutilant.

 

                                   2-3-3) Des anthraquinones :

Les pigments anthraquinoniques sont rouge orangé, fauves et bruns ; en voici quelques exemples :

 

 

 

 

EMODINE.gif

 

L'émodine est le colorant rouge orangé de Cortinarius cinnabarinus entre autres.

 

PHLEGMACINEQUINONE.gif

 

 

 

 

L'anhydrophlegmacine-9,10-quinone est présente par exemple dans Cortinarius aureofulvus, Cortinarius auroturbinatus, Cortinarius odorifer, Cortinarius prasinus ….

 

 

Emodine

Anhydrophlegmacine-9,10-quinone

 

RUFOOLIVACINEA.gif

RUFOOLIVACINEB.gif

 

 

Rufoolivacine A et B sont présentes en particulier dans Cortinarius rufoolivaceus.

 

 

Rufoolivacine A

Rufoolivacine B

 

 

Certains de ces pigments sont dérivés de polycétides (voir annexe 1), c'est par exemple le cas des Rufoolivacines A et B ; un petit groupe de cortinaires, les Dermocybes ont des pigments anthraquinoniques dérivés d'octocétides (Gill et Steglich 1987).

 

                                   2-3-4) Un pigment non quinonique mais dérivé de polycétide :

 

Mycena aurantiomarginata est un agaricale dont le bord libre des lames est orangé. Pour cette raison on l'appelle "mycène à arêtes orangées". Cette couleur est due à un pigment la mycena aurine A qui a un pouvoir antimicrobien.

MYCENAAURINA.gif

On voit qu'il s'agit d'une longue chaîne polyène, avec un groupe α-pyrone et un groupement acide aminé à chaque extrémité.

 

            2-4) Des dérivés de l'acide pulvinique

 

PULVINIQUE2.gif

Acide pulvinique

 

            - Acide variégatique et ses composés obtenus par oxydation

 

VARIEGATIQUE.gif

Acide variégatique

 

Pigment jaune ocre que l'on trouve dans le bolet moucheté (Suillus variegatus) et le bolet à pied rouge (Boletus erythropus) notamment.

Il possède 4 fonctions phénol de plus que l'acide pulvinique.

 

SUILLUSVARIEGATUS2.jpg

BOLETUSERYTHROPUS.jpg

Suillus variegatus

Boletus erythropus

(B. Cazeneuve)

Par oxydation à l'air il se forme la variégatorubine :

 

OXVARIEGATIQUE.gif

 

On remarque la formation d'un 2ème cycle lactone ; c'est un pigment rouge que l'on trouve dans les Boletales.

 

Remarque : Certains bolets coupés ou âbimés se colorent en bleu ; cette teinte provient de l'oxydation à l'air, mais sous l'effet d'une enzyme oxydase, de l'acide variégatique ; Il se forme une quinone bleue :

 

OXENZVARIEGATIQUE

 

            - L'acide xérocomique :

 

Molécule possédant 3 fonctions phénol de plus que l'acide pulvinique ; c'est un précurseur de l'acide variégatique.

 

XEROCOMIQUE.gif

 

C'est un pigment rouge que l'on trouve notamment dans Gomphidius glutinosus et Gomphidius maculatus.

A l'air il se forme un pigment xérocomorubine tout à fait semblable à la variégatorubine :

 

OXXEROCOMIQUE.gif

 

Il existe une forme quinone bleue tout à fait comparable à celle de l'acide variégatique :

XEROCOMIQUEBLEU

 

            - L'acide gomphidique :

 

GOMPHIDIQUE.gif

On le trouve dans le gomphide glutineux (Gomphidius glutinosus) ; il ne bleuit pas à la coupure.

 

            - La Norbadione A

Pigment donnant une coloration rouge ; Il a été isolé en 1984 par Steglich à partir du bolet bai (Xerocomus badius ou Boletus badius) ; il provient de la dimérisation de l'acide xérocomique.

C'est le pigment dominant de Pisolithus arrhizus.

 

NORBADIONEA.gif

BADIONEA.gif

Norbadione A

Badione A

 

On trouve aussi souvent accompagnant la norbadione A, la badione A  qui a la même couleur :

La norbadione possède, outre sa qualité de pigment, une capacité à complexer les ions césium et une activité antioxydante.

 

            2-5) Un dérivé de cyclopentène dione : La gyrocyanine

On trouve ce pigment dans Gyroporus cyanescens ou Bolet indigo.

Les pores blanc crème bleuissent intensément au toucher :

 

GYROCYANINE.gif

 

            2-6) Dérivés de pyrane dione : Les grevillines

 

PYRANEDIONE.gif

Noyau pyrane dione

 

Dans tous ces cycles qui se ressemblent au premier coup d'œil, veiller à ne pas confondre

 O.jpg et CO.gif

 

Des pigments jaunes ou rouges de nombreux Suillus ont ce noyau pyrane dione dans leur molécule.

Exemple :

GREVILLINES.gif

 

Ces composés sont des grevillines.

            2-7) Les dérivés de la phénoxazone

La phénoxazone est :

 

PHENOXAZONE.gif

 

On trouve dans Pycnoporus cinnabarinus (Pycnopore cinabre) des pigments rouge vif (Le cinabre correspond au sulfure de mercure (II) HgS qui est de couleur rouge vermillon) :

 

PYCNOPORUS

Pycnoporus cinnabarinus

 

deux de ces pigments sont la cinnabarine et l'acide cinnabarique :

 

CINNABARINE

CINNABARIQUE

Cinnabarine

Acide cinnabarique

 

            2-8) Les dérivés du purpurogallol

Le purpurogallol a pour molécule :

 

PURPUROGALLINE.gif

C'est un composé cristallisé rouge, dérivant de la tropolone

 

TROPOLONE.gif

On trouve dans l'amadouvier (un basidiomycète, Fomes fomentarius),

 

FOMESFOMENTARIUS.jpg

Fomes fomentarius

(Photo Kriss de Niort)

un pigment rouge brun, le fomentariol, qui dérive du purpurogallol :

 

FOMENTARIOL.gif

L'amadouvier a servi à la fabrication de l'amadou, substance inflammable qu'on utilisait il y a longtemps pour faire des mèches à briquets.

 

            2-9) Les dérivés de l'azulène

L'azulène est un composé cristallisé bleu foncé dont la molécule est

AZULENE

 

Le Lactaire indigo est un champignon de la famille des Russulaceae qui pousse en Amérique du nord, dans l'est de l'Asie et en Amérique centrale (on en trouve quelques uns dans le midi de la France).

 

LACTARIUSINDIGO2.jpg

 

Sa couleur est due à un composé dérivé de l'azulène : l'ester stéarique  du 7-isopropényl-4-méthylazulèn-1-méthanol

ESTERCHAMAZULENE

un analogue de l'azulène qui est biosynthétisé à partir d'une lactone sesquiterpènique très similaire à la matricine

 

MATRICINE2.jpg

Matricine

 

 

Celle-ci étant le précurseur du chamazulène :

 

CHAMAZULENE.gif

Chamazulène

 

            2-10) Les allomélanines :

La truffe noire (Tuber melanosporum) est un champignon de couleur noire comme son nom l'indique.

 

TRUFFE.jpg

Tuber melanosporum

 

Il est admis que le pigment qui lui donne cette couleur est une mélanine : une allomélanine.

Contrairement à l'eumélanine un polymère indolique, donnant la couleur noire aux poils, aux cheveux, à la peau chez les animaux et la couleur noire aux végétaux supérieurs, l'allomélanine des champignons apparaît comme un polymère de phénols simples comme le catéchol et la quinone correspondante

 

CATECHOL

Catéchol

 

Un exemple de structure

 

ALLOMELANINE

Allomélanine

 

Dans certains autres champignons tels Aspergillus niger et Daldinia concentrica on trouve des unités pérylène dérivées du 1,8-dihydroxynaphtalène

 

 

 

DIHYDROXYNAPHTALENE

PERYLENE

1,8-Dihydroxynaphtalène

Unité pérylène

 

Le passage de la 1,8-dihydronaphtalène (1,8-DHN) à la mélanine s'effectue grâce à une oxydo-réductase, la Laccase abr2  qui utilise le cuivre comme cofacteur.

Les mélanines produites dans les champignons assurent la rigidité de la paroi des cellules fongiques, fixent les métaux, stockent de l'eau et des ions afin de les prévenir de la dessication.

 

3) Des molécules toxiques des champignons

            3-1) La muscarine

MUSCARINE.gif

 

Alcaloïde toxique, présent dans des champignons du type Clitocybe et Inocybe ; il provoque une importante sudation pour celui qui l'ingère ; l'intoxication par cet alcaloïde peut-être grave, voire mortelle (enfants, personnes âgées).

La muscarine a été découverte la première fois en 1869 dans l'amanite tue-mouches (Amanita muscaria) où elle existe en petites quantités dans le chapeau.

 

            3-2) L'acide iboténique

 

IBOTENIQUE.gif

 

C'est un isoxazole, puissant neurotoxique, présent notamment dans Amanita muscaria et Amanita pantherina (Photo ci-contre).

AMANITEPANTHERE

 

            3-3) Le muscimole

 

MUSCIMOLE

Alcaloïde présent dans les champignons de type amanite. Possède des propriétés hallucinogènes.

L'acide iboténique se transforme en muscimole par décarboxylation spontanée et progressive lorsqu'il est ingéré.

 

            3-4) La muscazone

 

MUSCAZONE

 

C'est un toxique présent dans les champignons de type Agaric. On le trouve aussi dans Amanita muscaria.

 

            3-5) La coprine

 

 

COPRINE

C'est une molécule présente dans des champignons tels que le Coprin noir d'encre (Coprinopsis atramentaria) un basidiomycète (Photo ci-contre).

Ce champignon est parfaitement comestible sauf si l'on consomme de l'alcool pendant les 3 jours qui suivent son ingestion. La coprine associée à l'éthanol bloque l'enzyme acétaldéhyde déshydrogénase nécessaire à la transformation de l'éthanal (produite in vivo par la transformation de l'éthanol) en acide éthanoïque. L'éthanal, produit toxique pour l'organisme, s'accumule.

COPRINNOIR

            3-6) Les acides stizolobique et stizolobinique

 

STIZOLOBIQUE.gif

STIZOLOBINIQUE.gif

 

 

Toxines résultant de l'oxydation de la L-Dopa et responsables d'effets anticholinergiques.On les trouve dans Clitocybe acromelalga.

 Acide stizolobique

Acide stizolobinique

 

 

            3-7) La psilocyne et la psilocybine

 

PSILOCYNE.gif

PSILOCYBINE.gif

Psilocyne

Psilocybine

Alcaloïde indolique hallucinogène extrait de champignons (psilocybe, Stropharia..). Se présente sous forme de poudre blanche.

Cette molécule est moins stable que la psilocybine.

Molécule que l’on trouve aussi dans les psilocybes et qui correspond à l’hydrogénophosphate de psilocyne. La psilocybine se transforme en psilocyne après ingestion.

 

Psilocyne et psilocybines sont des agonistes sérotoninergiques 5-HT2 et 5-HT1.

Cette propriété n'est pas étonnante lorsque l'on compare la formule de la molécule de psilocyne à celle de la sérotonine :

 

SEROTONINE.gif

 

            3-8) L'Orellanine

 

ORELLANINE

 

L'orellanine est une mycotoxine présente dans un groupe de champignons, les Orellani de la famille des Cortiniariacées.

 

            3-9) La muscaridine

 

MUSCARIDINE

 

Une mycotoxine présente dans Entoloma sinuatum "Entolome livide" un champignon toxique que l'on trouve en Europe et en Asie.

 

            3-10) La gyromitrine

 

GYROMITRINE.gif

Toxine présente dans plusieurs champignons du genre Gyromitra comme par exemple Gyromitra esculenta un ascomycète présent en Europe et en Amérique du nord.

C'est une molécule instable et qui se transforme en méthylhydrazine agissant sur le système nerveux central et qui est une substance carcinogène.

 

            3-11) L' acide vulpinique

 

VULPINIQUE.gif

Bien qu'appelé acide c'est un ester méthylique de l'acide pulvinique.Il possède une fonction énol qui lui donne un caractère acide.

C'est un des colorants jaune des lichens.

Il est extrêmement toxique. Il est présent dans de nombreux champignons notamment les Boletacées comme par exemple Pulveroboletus ravenelii.

C'est un inhibiteur de croissance naturel chez les plantes comme l'acide abscissique.

 

            3-12) Les acides acroméliques

 

ACROMELIQUEA.gif

ACROMELIQUEB.gif

 

 

Existent dans Clitocybe amoenolens, le champignon à bonne odeur, ainsi que dans Clitocybe acromelalga. Ils dérivent de la proline et sont de puissants neurotoxiques.

Acide acromélique A

Acide acromélique B

 

 

 

            3-13) Les amatoxines, les phallotoxines et les virotoxines

Les amatoxines, les phallotoxines et les virotoxines sont les principales toxines de certaines amanites, en particulier l'Oronge verte (Amanita phalloides), l'Oronge cigüe blanche ou Amanite printanière (Amanita verna) et l'Ange de la mort ou Amanite vireuse (Amanita virosa). Manger ces champignons peut s'avérer mortel ; on estime que l'ingestion de 40 g environ (frais) peut entraîner la mort d'un adulte.

Elles ne sont pas également réparties dans le champignon, le chapeau étant la partie la plus dangereuse.

Ces toxines sont des octapeptides bicycliques pour les amatoxines, des heptapeptides bicycliques pour les phallotoxines et des heptapeptides monocycliques pour les virotoxines, ayant dans les trois cas, en position centrale, un noyau indole lié à un atome de soufre :

AMATOX

Les principales amatoxines sont au nombre de 9 avec par ordre d'importance, l'α ou β ou γ ou ϵ amanitine, l'amanine, l'amaninamide (que l'on ne trouve que dans Amanita virosa), l'amanulline, l'acide amanullique et la proamanulline.

Il y a 7 phallotoxines : la phalloïdine, la phalloïne, la prophalloïne, la phallisine, la phallacine, la phallacidine et la phallisacine

Il y a 6 virotoxines : l'alaviroïdine, l'aladéoxoviroïdine, la viroïsine, la déoxoviroïsine, la viroïdine et la déoxoviroïdine.

Toutes ces molécules sont très stables et elles résistent à la chaleur, aux sucs digestifs et à la dessication.

La structure générale de ces toxines est la suivante :

 

Amatoxines

Phallotoxines

Virotoxines

AMANITINE19

AMATOXGENE.gif

VIROTOXINE.gif

Ces toxines sont des octapeptides bicycliques

Ces toxines sont des heptapeptides bicycliques

Ces toxines sont des heptapeptides monocycliques

 

Mode d'action de ces toxines :

Les Phallotoxines et les amatoxines agissent sur le foie mais d'une façon différente et en synergie.

Les phallotoxines ont une action sur le reticulum endoplasmique des cellules du foie, qu'elles détruisent ; tandis qu'en inhibant l'ARN polymérase (II) extranucléaire et donc en bloquant la synthèse d'ARN messager, les amatoxines empêchent la synthèse des protéines.

La synergie entre ces deux types de toxines se manifeste de la manière suivante :

Les amatoxines endommagent les cellules de l'estomac et de l'intestin, permettant le passage des phallotoxines dans le sang puis dans le foie ; sans les amatoxines, les phallotoxines seraient éliminées et donc sans action sur l'organisme ; d'ailleurs la phalloïdine existe dans certaines espèces de champignons comestibles.

L'action des virotoxines est moins bien connue ; seules elles n'entraînent pas non plus d'intoxication.

Comme les phallotoxines elles agissent sur l'actine, une protéine contractile impliquée dans le mécanisme de la contraction musculaire mais qui joue aussi un rôle dans la motilité des cellules non musculaires.

L'actine existe sous deux formes, la G-actine ou actine globulaire (une actine monomérique) et la F-actine ou actine filamenteuse (une actine polymérisée).

Les phallotoxines et les virotoxines favorisent la polymérisation irréversible de l'actine G en actine F et stabilisent celle-ci, entraînant ainsi une augmentation de la perméabilité membranaire, un œdème et la mort cellulaire ; cependant leur mode d'action est différent.

- Voir l'article entier sur les toxines des amanites dans l'abécédaire -

 

            3-14) La patuline

PATULINE

 

La patuline est une mycotoxine c'est-à-dire une molécule toxique produite par des moisissures (champignons microscopiques) tels que Aspergillus sp.et Penicillium sp.

Elle est très difficilement décelable car elle n'altère pas les propriétés organoleptiques des fruits (pommes, poires, coings, abricots, bananes, pêches, raisin….) dans lesquelles elle est présente, ni des jus qui en découlent (jus de pomme, jus de raisin..). Elle est détruite en milieu alcool fort, mais la pasteurisation l'épargne.

On en trouve aussi dans le blé, le maïs, le riz, le soja, l'avoine, la luzerne ….).

Elle présente de sérieux risques pour l'homme même à faible dose (lésions aux poumons, reins, rate…)

 

            3-15) Les dérivés de l'acide lysergique :

Ce sont des alcaloïdes produits par l'ergot de seigle, un champignon parasite de l'épi du seigle : Claviceps purpurea Tul.

Fondamentalement c'est l'amide primaire de l'acide lysergique qui est à la base de ce groupe de substances

 

AMIDELYSERGIQUE

ERGINE

Acide lysergique

Amide de l'acide lysergique

 

Plus de 40 toxines ont été isolées des sclérotes de Claviceps ; ce sont principalement des produits de substitution de l'amide primaire de l'acide lysergique.

            - soit des substituants aliphatiques très simples comme par exemple l'ergométrine

ERGOMETRINE

L'amide elle-même, non substituée, a reçu le nom de "ergine". Elle provoque des contractions musculaires.

            - soit des substituants polycycliques à structure assez compliquée, appelées ergopeptides (ou ergopeptines) :

 

ERGOPEPTIDES

 

R1

R2

Ergovaline

-CH3

-CH(CH3)2

Ergosine

-CH3

-CH2- CH(CH3)2

Ergocornine

-CH(CH3)2

-CH(CH3)2

Ergocryptine

-CH(CH3)2

-CH2- CH(CH3)2

Ergotamine

-CH3

-CH2-C6H5

Ergocristine

-CH(CH3)2

-CH2-C6H5

 

 

            3-16) Les aflatoxines

Ce sont des mycotoxines produites dans certaines conditions de température et d'humidité par des champignons se développant sur différentes graines (maïs, blé, arachides...) mais aussi sur les noisettes, pistaches, figues, dattes, cacao, café, soja.... 
On en trouve également dans le lait si le bétail a absorbé des aliments contaminés. Il existe 18 aflatoxines différentes, de structure voisine, dont la plus toxique est la B1 (AFB1). 
Toxiques pour l'homme et les animaux elles présentent des propriétés cancérigènes et tératogènes.

 

AFLAB1.gif

AFLAB2.gif

AFLAG1.gif

Aflatoxine B1

Aflatoxine B2

Aflatoxine G1

 

4) Quelques molécules précieuses

 

            4-1) Les pénicillines

Leur nom est indissolublement lié à l'histoire des antibiotiques.

Le Docteur Ernest Duchesne (1874-1913) médecin des armées françaises fut le premier biologiste à mentionner les effets de Penicillium, une moisissure capable de neutraliser la prolifération des bactéries ; en 1928 Alexander Fleming, un bactériologiste britannique, découvre incidemment les propriétés antibiotiques d'une substance qu'il nomme pénicilline. En 1941 des chercheurs d'Oxford le Docteur Florey et son équipe poursuivant les travaux de Fleming concentrent des extraits de Penicillium notatum et testent cette pénicilline sur des souris avec succès. En 1943 la préparation industrielle démarre. En 1945 A. Fleming, Howard Florey et Ernest Chair reçoivent le Prix Nobel de médecine pour avoir révolutionné le traitement des maladies infectieuses par l'usage des antibiotiques.

On les utilise contre les streptocoques, les pneumocoques, les méningocoques, les tréponèmes....

·         Structure générale des pénicillines :

STUCGENEPENICIL.gif

 

NB : Une flèche indiquera le point d'ancrage du groupe R si nécessaire.

 

R =

Nom

R =

Nom

PENG.gif

Pénicilline G

PENICILLINE.gif

Pénicillines M

PENICILLINE.gif

Pénicilline V

PENA.gif

Pénicillines A

 

·         Pénicilline G (ou benzylpénicilline)

STRUCGENEPENICIL

C'est la molécule que l'on retrouve dans Penicillium notatum.

La lettre G correspond à l'appellation "Gold standard" qu'on lui donne et qui veut dire qu'elle constitue la référence dans l'étude des pénicillines.

Elle est très active sur la plupart des streptocoques, les bacilles Gram positif, les spirochètes et certaines neisseria.

Son spectre d'action est assez étroit.

Elle est administrée uniquement par voie parentérale (injections) car elle est détruite dans l'estomac.

Elle est sensible aux pénicillinases.

 

·         Pénicilline V (ou Phénoxyméthylpénicilline)

PENICILLINEV.gif

Son spectre d'action est très proche de celui de la pénicilline G ; elle acidorésistante et peut donc être administrée per os (c'est-à-dire par voie orale) mais son absorption est incomplète. Elle est sensible aussi aux pénicillinases.

On la réserve pour des affections moins sévères.

 

·         Pénicillines M

PENICILLINESM

 

R' =

Nom

H

Oxacilline

Cl

Cloxacilline

Leur spectre d'action est plus large que celui des pénicillines G et V. Elles permettent de combattre en plus, les bactéries  protégées par des pénicillinases comme certains Staphylococcus aureus. On peut les qualifier d'antistaphylococciques.

 

·         Pénicillines A

 

PENICILA.gif

 

R' =

Nom

H

Ampicilline

OH

Amoxicilline

Le spectre est plus large que celui des précédentes, car ces pénicillines permettent de lutter également contre des bacilles à Gram négatif. Par contre elles sont inactivées par les pénicillinases.

Remarque :

L'amoxicilline est parfois associée à l'acide clavulanique (noms commerciaux, Augmentin ®, Ciblor ® )

CLAVULANIQUE

L’acide clavulanique, bêta lactamine très peu active d’un point de vue antibiotique, va inhiber les bêta lactamases produites par la bactérie en se fixant de façon irréversible dessus et conserver à l’antibiotique tout son potentiel.

Ampicilline et amoxicilline peuvent être administrées par voie orale ou par injection.

Ce sont des pénicillines bactéricides ; elles inactivent des inhibiteurs endogènes des autolysines bactériennes.

 

            4-2) La ciclosporine A

Hans Peter Frey des laboratoires Sandoz (Bâle) ramène en 1972 de la terre de Hardanger en Norvège contenant un champignon capable de synthétiser une molécule, la ciclosporine qui s'est révélée être un agent immunosuppresseur.

Cette molécule découverte fortuitement a permis dès 1983 un essor des transplantations d'organes (médicament "anti-rejet"). Elle est aussi utilisée en dermatologie (psoriasis et dermatite atopique) ; La ciclosporine a également montré un effet anti-inflammatoire.

C'est un peptide cyclique à 11 acides aminés synthétisé par un champignon microscopique (Tolypocladium inflatum Gams).

Un de ses noms commerciaux :

Neoral ® et comme générique : Cicloral ®.

CICLOSPORINE.gif

           

            4-3) Les Céphalosporines

Ces molécules ont été retrouvées dans des champignons du genre Acremonium autrefois appelés Cephalosporium d'où l'origine de leur nom.

 

·         Structure générale des céphalosporines

STRUCGENECEPHALO.gif

 

On les classe en 4 générations qui se différencient par un ordre d'antériorité et par leur spectre d'activité ; la première génération est active surtout pour les Gram (+), la deuxième génération surtout pour les Gram (-), la troisième et la quatrième ont un spectre qui s'étend des Gram (+) aux Gram (-).

Elles résistent toutes les quatre aux pénicillinases mais diffèrent par leur résistance aux céphalosporinases ; la première génération est détruite par les céphalosporinases, la deuxième est relativement résistante vis-à-vis de ces enzymes ; la troisième et la quatrième génération résistent encore mieux.

 

·         Exemples de céphalosporines de première génération

 

R1 =

R2 =

Nom

Molécule

CEPH1.gif

CEPH2.gif

Céfradoxil

 

1976

CEFRADOXIL1.gif

CEPH1.gif

CEPH3.gif

Céfradine

CEFRADINE1.gif

Ces céphalosporines sont utilisées en ORL, en soins dentaires, en urologie.

Elles sont administrées par voie orale.

Les deux suivantes sont par contre, elles, administrées par voie parentérale.

R1 =

R2 =

Nom

Molécule

CEPH5.gif

CEPH6.gif

Céfapirine

 

(Elle est réservée à l'usage hospitalier)

 

1974

CEFAPIRINE3.gif

CEPH5.gif

CEPHEN8.gif

Céfalotine

 

1968

CEPH7.gif

 

·         Exemples de céphalosporines de deuxième génération.

 

R1 =

R2 =

Nom

Molécule

CEPH9

CEPH10

Céfamandole

 

Par voie parentérale

 

1979

CEFAMANDOLE.gif

CEPH12

CEPH11

Céfuroxime

 

Par voie orale

 

1988

CEFUROXIME.gif

 

·         Exemples de céphalosporines de troisième et de quatrième génération.

 

R1 =

R2 =

Nom

Molécule

R1CEFIXIME.gif

CEPH13

Céfixime

 

3ème génération (1988)

Par voie orale

Bactéricide

 

1988

CEFIXIME

CEPH15

CEPH14

Cefpodoxime

 

3ème génération (1991)

Par voie orale

Bactéricide

 

1991

CEFPODOXIM.gif

CEPH16

CEPH14

Céfépime

 

4ème génération Par voie parentérale

Réservé à un usage hospitalier.

 

1993

CEFEPIM

 


Annexe 1

Les polycétides

Les polycétides correspondent à divers composés dont la structure contient une succession de groupes carbonyle séparés par un groupe méthylène, donc …CH2-CO-CH2-CO……et qui sont produits notamment par des bactéries et des champignons dont ils constituent des métabolites secondaires.

Remarque : par extension on appelle aussi polycétides, les produits qui dérivent des polycétides au sens strict.

De nombreuses substances ayant des propriétés biologiques et pharmacologiques très diverses, dérivent de polycétides, comme par exemple la lovastatine :

 

EX182LOVASTATINE.gif

 

 

 

présente à l’état naturel dans un champignon (le pleurote en huître) et qui inhibe la 3-hydroxy-3-méthylglutaryl coenzyme A réductase qui est une enzyme-clé de la synthèse endogène du cholestérol.